dimanche 1 décembre 2013

Le grand mystère du pain

Il y a peu, je vous parlais de ces petits plaisirs régressifs que je conserve bien précieusement comme le rappel d'une liberté joyeuse. Il en est un que j'apprécie tout particulièrement car il nécessite un peu de hasard et de timing, conjonction que j'aime à appeler "magie du quotidien".

Un peu de pub...
Imaginez donc : il est aux alentours de 17h, vous passez devant une boulangerie, vous vous souvenez que vous avez besoin de pain. Vous faites la queue quelques minutes, au moment où c'est finalement votre tour le boulanger sort une série de baguettes "tradition" du four... Comme par magie. Le temps de payer et de faire le trajet de retour : 10 minutes d'anticipation sur l'énorme plaisir à venir par ce que oui, il y a 3 semaines chez Monoprix vous aviez acheté 2 tablette de chocolat Côte d'Or aux amandes caramélisées avec une pointe de sel.

La scène est posée.

De retour chez moi, je ne m’embarrasse pas d'un couteau et découpe ce pain à la croute tiède et croustillante et à la mie chaude et moelleuse pour y glisser 2 énormes carré de chocolat. Je prends le temps de faire chauffer un peu de lait et d'y mélanger du chocolat en poudre, le temps que le chocolat et le pain fassent corps à corps.
C'est l'hiver, dehors il fait froid, d'un coup j'ai 10 ans et devant ma tasse rose de chocolat chaud je déguste le meilleur des gouters jamais inventé au monde : le pain chaud sortit du four du boulanger et son carré de chocolat. Un concentré de bonheur qui me donne envie de revenir dans le temps... Aller faire un coucou à la mini moi 20 ans plus jeune qui faisait tout pareil et lui glisser à l'oreille : "merci"!


Le pain... Quel énorme mystère que le pain ! Comment un élément si basique de l'alimentation peut il procurer autant de plaisir, raviver des souvenirs de façon si précise, et en même temps avoir des qualités si variables ?
Par ce qu'il y a pain et pain.
Il y a la baguette tradition et la baguette en mousse, il y a le pain des boulangers et celui des points chauds, il y a les pains de campagne, les pains au levain, les pains de mie, les pains aux graines, ...

Nous ne sommes pas tous égaux devant le pain. Et mes quelques passages à l'étranger m'ont toujours laissés face à cette énorme question : pourquoi est-il si difficile de manger du vrai bon pain (croute croustillante, mie moelleuse mais bien dense) dans certains endroits du monde pourtant pas vraiment exotiques ? Je veux dire : c'est juste du pain. Même à Sydney quand pendant 8 mois je stockais allègrement les calories en travaillant dans l'une de meilleurs boulangeries de la ville (par ce que française) je savais que le pain n'y était pas complètement à la hauteur. Mais pourquoi ?

Oui, j'imagine bien que faire du pain n'est pas simple. Qu'il y a un savoir-faire et un temps de fabrication nécessaire que certains jugent inutiles si les consommateurs ne sont pas plus en demande que cela. C'est juste du pain.
Mais pour la petite relou que je suis qui a besoin de mettre de grandes réponses définitives sur de grandes questions ou énigmes (et si possible avec un peu d'étoiles et de paillettes) j'aime à penser que le pain est un cadeau de chez nous, un truc défiant toutes les lois de la mondialisation et de l'uniformisation, quelque chose qui n'aurait pas dépasser les frontières, un trésor que nos boulangers n'offrent qu'à nous, petits français ! Un genre de secret qu'on se garderait entre nous et qui contribue à me faire aimer ce pays, et cette bonne vielle ville de Paris qui regorge de très très bons boulangers : les connus ou celui juste à côté.

xxx


1 commentaire:

Mamzelle Lili a dit…

Là, tout de suite... j'ai tellement envie du même goûter !!!!