samedi 23 mai 2015

Something to do with stars : Relooking Extreme

Après plus de 6 ans de bons et loyaux services, je quitte la plateforme blogger.
Après plusieurs années à me représenter, je quitte, aussi, la petite madame et ses longs cheveux qui faisait l'identité graphique de ce blog.
À l'aube de mes 31 ans, j'assume :
Something to do with stars devient Something to do with stars - by Elise Richard

Et "By Elise Richard" c'est elle, c'est moi, entre le rose et le noir :




















La suite se joue donc ici :

www.somethingtodowithstars.com

Et vu qu'on en est à mettre à jour ses liens, je suis aussi sur Facebook // Twitter // Instagram

L'historique restera, dans un premier temps, ici. 6 ans de posts, ça vous ferait presque un roman diraient certains. Un roman bourré de fautes et à la narration parfois approximative cela-dit. 
Les posts de 2015 et certains élus de 2014 ont d'ores et déjà migré !

Alors à très vite,

xxx

vendredi 15 mai 2015

RI-DI-CULE

Ma fleur à un nom ridicule.
Ma fleur, ma fleur ? Oui, MA fleur ! Celle que l'année dernière, a peu près à la même époque, je choisissais chez le fleuriste de Guy Moquet, dans un petit bouquet, en me disant "elles sont tellement jolies ces fleurs elles sont pour MOI"! Elles étaient rose poudre, couleur tutu, et toutes prêtes à éclore, tout doucement, et à devenir, pour de vrai, je n'suis pas du genre à exagérer (main sur le coeur), magnifiques !!

J'ai décidé que c'était MA fleur.
Sauf que je suis une bille en fleur.
Et je n'ai jamais réussi à les reconnaitre. Ça m'a toujours impressionné les gens qui disent, en recevant un bouquet, "Oh ! comme c'est gentil des oeillets, lys, chrysanthèmes (pourquoi pas ?), roses, tulipes, violettes, ..." (et j'arrête là parce qu'après je ne sais plus). Impossible. Les roses et les tulipes ça va à peu près, les oeillets je pense que je vois l'idée. Le reste...
De même, j'aimerais bien que les gens autour de moi puissent se dire "Elise, pour lui faire plaisir, on va lui prendre des oeillets, lys, chrysanthèmes (pourquoi pas ?), roses, tulipes, violettes, ..." Parce que je trouve l'attention délicate et jolie. Et si la couleur est bien choisie, ça peut mettre une touche de perfection dans mon mini salon. Avoir une fleur qui te "représente" c'est un peu la classe non ?

Et là je l'avais, je la connaissais de vu en tous cas, mais impossible de savoir ce que c'était et sous quel nom elle répondait. Depuis un an je cherchais les étales un peu désespérément. Jusqu'à ce samedi d'avril, même époque que l'année dernière, même fleuriste, j'ai chopé quelques tulipes pour ne pas arriver les mains vides à une soirée d'anniversaire. Et c'est en sortant, dans un petit saut, que je les ai vues fières et splendides de leur parfaite perfection. Ni une ni deux j'ai demandé à la fleuriste ce que c'était. Et tout naturellement elle m'a répondu "des renoncules, c'est la saison".

Les renoncules de 2014
Super !

J'ai choisi une fleur avec un nom ridicule. Et ça tombe bien, ça rime. Sauf qu'on va s'arrêter là avec le côté poétesse, parce que celui qui s'aventurera à m'écrire une déclaration enflammée en faisant rimer renoncule prendra un sérieux risque !

C'est une fleur de printemps (un peu comme moi) qui symbolise le charme (ai-je besoin de le dire ?).
À l'époque victorienne, le geste d’offrir un bouquet de renoncules véhiculait ce message : "Je vous trouve riche en attraits." - parait-il !

Alors voilà, ma fleur à un nom ridicule, un côté champêtre et signifie petite grenouille en latin. N'empêche, quand elle s'ouvre, elle ressemble à un petit tutu la tête en bas !

xxx

samedi 9 mai 2015

Sun is back quand les copains pack

Il est là ? Il revient ?
A bah oui tiens, c'est normal, c'est les vacances.
Sun is back dans les bacs. Et je me suis réveillée en début de semaine dernière : "Mais oui dit donc, c'est que la semaine prochaine, je ne bosse pas !" Un mois d'avril compliqué combiné à des jours à solder avant la fin mai, posés il y a quelques semaines pour optimiser, ça fait une bonne nouvelle de mi-mai. Et ouais !

Outre cette déjà première bonne nouvelle combinée de soleil, cette semaine a vu deux moments praline* (parce que cucul c'est vuvulgaire) :
Déjà, j'ai appris que la plus mini des mini nièces se brossait les dents en musique. Jusque là rien de fou me direz vous ! Sauf qu'elle le fait sur "la lettre de tata-Elise" de Beethoven. Yo! Ludwig, c'est pas terriblement so chou ça ?
Ensuite, ça se voit en image sur Instagram (ou sinon là ci-dessous, je suis bonne joueuse). La photo s'appelle chouchou'shoes, évidemment.

Chouchou'shoes

A photo posted by Elise Richard (@misserichard) on



Cette photo, c'est un peu pour nous rappeler aussi que, hé bah ouais ma pauvre Lulu-cette, la vie change. Les copains font des mini versions d'eux mêmes, ou décident subitement là comme ça, sans aucune raison valable, de quitter Paname city (un brin d'ironie se cache dans cette phrase). Ce soir, on m'a donc promis du punch pour noyer la nouvelle. J'ai promis de mettre ma plus jolie robe pour saluer l'évènement.
La robe est jolie jolie (y a de la dentelle et du tulle)
Le punch à intérêt d'être à la hauteur.
La vie change, les trentenaires font des choix de vie qui les éloignent les uns des autres, comme pour tester la flexibilité de l'élastique des relations. On a beau dire on a beau croire, on ne va pas faire semblant, la dynamique n'est plus la même. Et on est tous responsable. Moi en première ligne.

Apprendre à accepter les gens qui changent.
Savoir les sortir de la case dans laquelle on les a rangé.
Être curieux de la nouvelle case qu'ils veulent décorer.
Les voir grandir, évoluer, se planter, les encourager dans des choix qui ne sont pas les notre et les poussent à des centaines de kilomètres de notre direction (au propre, comme au figuré).
Accepter qu'on n'ai pas tous le même soleil...
Parce même si ça ne veut rien dire, en réfléchissant on comprend l'image de cette phrase allégorique.
Dans l'idée quand même qu'on ira bien faire un plouf pour inaugurer une piscine à Aix...

Par exemple.

xxx

jeudi 30 avril 2015

Reprendre la plume



D'abord, c'est le truc relou, le coup bas en plein dans le bide qui te plie en deux et te coupe la respiration. D'un coup tu penches la tête, tu ne sais plus où est le nord, tu sais que ça va passer, mais là, pour le moment, c'est KO / tapis / on se relève, chacun regagne son coin.
Comme pour un ralenti de cinéma, de 24, tu passes à 72 images par seconde. Ça défile dans ta tête, mais tu restes prostrée, bloquée.
C'est la torpeur.

S'en suit le moment devant l'écran où même tes orteils deviennent source de distraction. C'est pas que t'as pas le temps d'écrire, c'est que ta tête est  plombée et tu ne sais plus aligner les mots sans les trouver, eux mêmes, terriblement lourds. Tu cherches désespérément la légèreté. Alors la vue d'un pied, potentiellement aligné avec un rayon de soleil, peut te re-dessiner la vie et mettre du bonheur dans ton cœur.
Viennent aussi les insomnies, celles qui se font terriblement prévisibles car tu les sens monter, à peine après avoir appuyé sur l'interrupteur de la lampe de chevet qui pourtant, d'habitude, signale assez clairement à tes yeux que c'est le moment de se fermer. Paradoxalement, en temps normal, où en tous cas jusqu'à il y a quelques semaines encore, rallumer la lumière, prendre un crayon / carnet ou aller jusqu'à récupérer Dame Pomme aurait suffit à mettre les idées sur "papier", donner du sens, clarifier les esprits, et hop dodo merci à demain. Mais ça, c'était avant. Parce que le manque de sommeil te rend extrêmement "lucide" : le mal est là, caché dans les tournures de phrases immatures, la grammaire maladroite, l'orthographe approximative, le manque de vocabulaire et les idées réchauffées. Ton salut devient ton ennemi. Et ton cerveau lui n'a plus de limites pour boucler de façon insolente.
Dans le cahot des montagnes Russes viennent se télescoper la culpabilité (ah bah voilà, t'as encore rien écrit aujourd'hui, avancé sur rien de concret, c'est pas le boulot qui manque ma grande, tu crois que c'est comme ça que tu vas y arriver ?) et les bonnes excuses (je travaille sur la forme du blog, la mise en page, tout ça, je ne fais pas rien !, j'ai moins le temps de travailler le fond, ou même d'écrire tout court, mais je ne fais pas rien, non non non! - le tout dit devant un épisode de MadMen et la cuillère de glace Ben & Jerry's encore dans la bouche). Tes discussions avec toi même sont sans fin.
Faut dire que ce n'est pas la réparti qui te manque.
Et tu détestes avoir tord.

Puis, petit à petit, tu relèves le dos, le buste, les coups se relâchent. La pression avec. Et puis les mains sont tendues vers toi. Tu les vois. Tu gardes dans ta tête les pensées positives et les récites comme des mantras, les vraies, celles sans sous-entendus ou qui, tu le sais, coûtent à ceux qui te les ont dit. Parce qu'ils tiennent à toi et avec les coups bas que tu reçois, eux prennent la douleur par ricochet (nos choix ne concernent jamais que nous). Mais ils sont là, ils encouragent et te disent même de continuer à y aller.
On change les volets. Ça reste des persiennes. La lumière commence à percer, mais ce n'est pas encore le plein jour. Tu reprends le chemin du clap clap clap, et du reste, aussi. Tu te rappropries tes mots, tes idées et tu y crois. Allez, cette semaine je termine l'article sur lequel je bloque depuis 3 jours 4 semaines !
Mais à chaque jour suffit sa peine. Le décalage entre le quotidien et ce que tu ambitionnes pour ta suite rend le temps schizophrène : une seconde dure une heure, mais à la fin de la journée tu te dis "déjà une nouvelle journée de passée ?".
Là, par exemple, on n'est QUE mercredi. Mais mercredi est déjà terminé.

Puis, enfin, d'un coup, c'est la libération. Fini les coups bas.
On a dit stop.
On a rallumé la lumière, redonné de la perspective.
Et il aura suffit de 4 lignes pour chasser les dizaines qui précédent. Quelques mots et quelques minutes pour se dire "OK, on y va".

Le combat le plus facile vient de s'achever.

La suite se joue entre toi et toi-même. Et tu le sais : cet adversaire là, est bien digne de toi.

xxx

dimanche 19 avril 2015

Pour que l'orage s'annonce

Je revendique une certaine non culture musicale. Quand certains de mes amis réussissent parfaitement à faire du name dropping en soirées (t'as entendu le dernier album de shpountz ? Oui mais je suis allée voir muchmuch en concert mardi et je dois dire que je commence à me lasser de ce genre électro-pop-newage), il me faut en général quelques mois ou semaines pour que shpountz ou muchmuch (entre autres exemples) ne viennent à mes oreilles. Et quelques unes de plus pour que je réussisse vraiment à identifier leur pâte musicale, si tant est que j'y vienne un jour.

Mais quand j'y viens en revanche...

Il suffit qu'un morceau face tilt, souvent au hasard comme par hasard d'une disposition d'esprit en accord, et là je boucle. La fonction "replay" de mon iPod n'a plus de secret pour moi. 10 fois, 100 fois, la même chanson répétée avec cette impression, que dis-je, la CERITUDE qu'aucune autre ne pourra, éventuellement, réussir à prendre sa place dans mes oreilles. E-VER...
Jusqu'à la prochaine.

Mes amis, je me dois de vous informer : j'ai cassé la boucle Fauve.
Depuis 1 semaine maintenant je boucle sur Christine & the Queens. Pas tout. Non non non. Mais Christine, déjà ("Mon oeil qui pleure c'est à cause du vent, mes absences c'est du sentiment" - allô perfection !) et St Claude, surtout....


C'est l'histoire de ces moments dans la vie où tout se décide-cide-cide...

Le point commun de ces deux chansons tient aussi dans une rythmique saccadée, une espèce de fureur contrôlée, une douceur qui voudrait passer en force. Je pense que mes voisins n'en peuvent plus d'entendre, toutes fenêtres ouvertes (j'y peux rien, s'il fait beau), Christine & the Queens raisonner dans la cour, avec en écho le bruit sourd de mes pas de danses sur le parquet du salon. C'est que je suis allée chercher la grâce plusieurs fois ces derniers jours.
J'adore ce genre de chansons qui laissent la part belle à l'interprétation personnelle. La mienne est multiple, pour chaque petit bout de couplet, celui entre les deux refrains en particulier est une pure merveille (superlatifs bonjour !) :
Je vous laisse vous faire la votre.

Et bon dimanche bien sur.

xxx

lundi 13 avril 2015

Le pouvoir de la représentation

Je ne suis pas manuelle. Ni très artistique d'ailleurs. Et j'aurais adoré être dessinatrice. Avoir ce talent de représenter la réalité d'un moment en deux (ou deux cents) coups de crayon, je trouve ça dingo ! Mais non. Moi je m'ai jamais dépassé le stade du bonhomme, et la mini nièce de 5 ans (dans 3 jours, time flies!) saura bientôt mieux les représenter que moi je pense.
Comme j'aurais adoré avoir un peu de talent pour la photographie. Savoir capter le bon moment, le bon angle, la bonne lumière, pour partager une émotion. Mais non plus. J'ai abimer mon appareil il y a 9 mois de ça en le laissant trainer dans le fond d'un sac ensablé. Depuis mes photos viennent d'un téléphone intelligent dont la qualité première est d'être joli, fin et rose, pas (du tout) de prendre de jolies photos.

Parce qu'il y en a pas mal des moments, comme ça, en passant, l'air de rien, que je trouve magique et que j'aimerais immortaliser...
Comme l'ange dominant l'église St Michel, de l'autre côté du cimetière de Montmartre, à quelques 500 mètres de là à vol d'oiseau, qui brille de toute sa dorure sous les rayons printaniers de Paris, et que j'aperçois pour la première fois en ce mois d'avril 2015 alors que je prends cette rue régulièrement depuis 5 ans (time flies, mais décidément qu'est ce que j'ai fait ces 5 dernières année ?).
Ou cet avion qui passe en laissant cette trainée blanche reconnaissable dans un ciel bleu azur digne d'un crayon de couleur, juste quand je lève les yeux de ce clavier, dans l'embrasure de la fenêtre en face de moi, depuis que mon canapé lui fait face et que je prends l'habitude de profiter des rayons de l'après midi de cette place (hautement) privilégiée.

À la place j'écris des phrases trop longues avec des virgules et des parenthèses. Or, paradoxalement, d'une façon générale, en littérature, les descriptions m'ennuient. Profondément... C'est Flaubert qui me l'a fait comprendre. Parce que Madame Bovary est assez dingo (aussi) pour plein de points, mais ça reste globalement chiant. L'auteur lui-même disant que "c'est un roman sur rien", ça va, on peut se permettre ! J'avais déjà de très mauvais souvenirs des doubles pages de descriptions que nous offrait Zola au lycée. 15 ans plus tard j'ai voulu tester ma "sensibilité de Femme mature et sage" (joke) à l'oeuvre des réalistes et naturalistes*. 
Bon, bah donc : non. (et faire un texte qui parle des auteurs du 19ème et y caler ma phrase préférée de tous les temps -  4 petits mots à l'air de rien qui rebondissent pour arriver à LA conclusion négative irréfutable - ça en revanche je sais faire). 

Tu vois là par exemple, ce post qui ne veut rien dire où, avoue, tu as du t'y reprendre à deux fois pour être sur d'avoir bien compris certaines phrases, et où tu ne sais pas où je veux en venir à quelques lignes de la fin... Et bien parfois, j'aimerais faire des choses plus visuelles, plus simples, plus synthétiques (ah tiens ! faire synthétique : mon enfer !). 

Mais ça serait surement beaucoup moins fidèle à tout ce qui peut se passer dans ma tête...

xxx

* On m'a prêté le Lagarde et Michard du 19ème siècle, j'étale ma culture...

PS : Quand l'ange de l'église st Mich' m'a fait coucou il y a deux jours, j'avais cette chanson là dans les écouteurs. Et bien vous n'allez pas me croire, mais aussi négative qu'elle puisse être et plutôt en ligne avec la donne actuelle, elle m'a sembler correspondre assez parfaitement à ce joli moment où j'me suis dit "ça va plutôt bien" et Paris est magique.
Va comprendre...


samedi 11 avril 2015

3 syllabes de 3 lettres

Il y a 2 ans, pour les 60 ans de mon papa, j’évoquais cette conasse de Parkinson arrivée 15 ans plus tôt en indiquant "J’me permets, on commence à se connaître". Sauf que j’avais tord. On ne se connaissait que trop peu. Aujourd’hui encore, je peine à détailler les implications précises de ces 3 petites syllabes à 3 lettres (c’est bien, c’est carré) : PAR-KIN-SON.
À l’occasion de la journée mondiale contre la maladie (certains célèbrent ça le 9 avril, d’autres le 18) et parce que je suis assez persuadée qu’on va peu en parler dans les media (pas trop à la mode), j’ai eu besoin de refaire le point.

J’avais 14 ans quand son nom est arrivé pour la première fois. À peine 14 ans. 14 ans moins 3 jours. Et ce n’était pas vraiment la première fois non plus que j’en entendais parler. Mais ne commençons pas à jouer sur les mots, ça casserait le sens dramatique (ironie).
Bien sur, j’avais entendu des blagues avant… Du grand humour s’il en est : “tu trembles, vas-y t’as Parkinson, t’es comme le pape” — esclaffade. C’était l’époque de Jean-Paul II. À 14 ans on ne sait pas grand-chose de la maladie. Voire même rien. Ce que je sais c’est qu’à partir de là, la blague a commencé à tourner aigre, mais j’ai mis près de 17 ans à me demander ce qui se cachait réellement derrière.

On sait d’où ça vient ?
Non, pas forcément. On parle de "terrains favorisant le développement de la maladie", "une combinaison de facteurs environnementaux et génétiques prédisposant". Ce n’est donc pas nécessairement génétique (pfiou !). Et dans les causes évoquées on parle de pesticides.

On parle aussi de ce shit, ce teu-shi, cette merde si tu veux, que mon papa a sûrement un peu consommé quand il portait des pantalons trop larges en bas, des cheveux trop longs en haut, et que Pink Floyd raisonnait dans la 4CV sur les chemins du Maroc. Mais c’est sûrement une légende urbaine, pour effrayer les jeunes enfants…

Pour ce qui est des pesticides, le lien a été reconnu en mai 2012 en revanche. Officiellement, par décret (c’est pour dire). Les pesticides, tu sais, ces trucs que l’on met sur les fruits, les légumes, pour que ça pousse. A la fin de sa vie, mon papi, papa de mon papa, se vantait de nous balader dans son jardin, entre ses choux et ses poireaux, au milieu de légumes bio, "sans produits chimiques". Mais à l’époque, avant, du temps où mon père allait donner un coup de main et où ils s’envoyaient des tomates pourries au visage avec son grand-frère, à cette époque là "fallait que ça pousse". Fallait vivre ! Alors on aspergeait.
Oui, je suis une petite fille de maraîcher. Il y a certains trucs qui sautent des générations…

Bref on ne sait pas trop. Comme on ne sait pas trop soigner. "On" met en place des protocoles, on essaye, et on voit.
En revanche on parle de 150 000 personnes atteintes, majoritairement âgées de plus de 55 ans. On a toujours fait les choses mieux que tout le monde dans la famille. 10 ans d’avance ? Hell yeah!
Voilà pour la partie chiffrée de l’histoire. Je n’ai jamais été bonne en chiffres. Au delà de 100, ils perdent leur sens. C’est quoi 150 000 personnes ? Combien de familles, d’amis ? Combien de médecin, de généralistes, de neurologues ? Combien de neurones qui disparaissent ? Ah oui tiens, parce qu’on n’a pas parlé de l’essentiel, c’est quoi la maladie de Parkinson ?

La maladie de Parkinson est une affection neurodégénérative chronique, lentement évolutive, d’origine le plus souvent inconnue. Elle touche une structure de quelques millimètres située à la base du cerveau et qui est composée de neurones dopaminergiques qui disparaissent progressivement. Leur fonction est de fabriquer et libérer la dopamine, un neurotransmetteur indispensable au contrôle des mouvements du corps, en particulier les mouvements automatiques.
T’as compris ? C’est France Parkinson qui le dit.

Chaque malade est différent il paraît.
Chez nous, au tout début, franchement, ça n’a pas changé grand-chose. Juste certaines blagues n’étaient plus drôles. Et au fur et à mesure on s’est habitué à voir mon papa manger des cachets comme les gamins s’enfilent des bonbons. Mon père étant le fils de ma grand-mère, les bonbons ne sont jamais loin non plus.
Et puis de protocoles en modifications de traitement, on lui a permis de devenir un super héro ! Rien que ça. Une histoire d’électrostimulation profonde… Concrètement, c’est plusieurs heures (4, 6 ou 8, fois 2 : une fois pour le côté droit, une fois pour le côté gauche), cloué à une table pour ne pas bouger (allez demander à une personne qui contrôle difficilement ses gestes de rester immobile tiens !), le crâne ouvert, on vous passe des électrodes qui remontent depuis deux piles planquées dans la poitrine vers la zone à stimuler, la structure de quelques millimètres située à la base du cerveau. Bien sur, comme on traficote dans votre cerveau et qu’on veut s’assurer de ne pas vous laisser comme un légume à votre réveil, pendant ces longues heures (fois 2) vous restez éveillé, là, en salle d’opération.
C’était l’enfer, rien de moins. Mais maintenant mon papa est sur pile électrique.

Sauf que ça ne soigne pas. Ça permet juste de donner un autre levier d’action dans le protocole pour stimuler les neurones qui restent. De toute façon, comme le disait encore une neurologue à mes parents récemment,
il n’y a rien qui soigne.

On peut accompagner, et faire en sorte de faciliter le quotidien.

Et c’est déjà pas mal.
Dans le quotidien, aujourd’hui, 17 ans plus tard, ce sont les traditionnelles difficultés à écrire, à boutonner une chemise, à manger de la semoule avec une fourchette (ça parait rien comme ça, mais au Fort Boyard des Parkinsoniens je ne suis pas sure que beaucoup auraient la clé dans cette épreuve), les pertes d’équilibre, les difficultés de mouvement, les raideurs musculaires. Mais il y a le reste, surtout. Les pensées parfois qui s’embrouillent et les proches (ma mère, cette warior) qui s’évertuent à démêler la pelote de laine. Et le repli sur soi, l’impression, sûrement, sans doute, d’être seul face à sa maladie, bloqué dans une prison de verre où les mots peinent à sortir et les gestes sont maladroits. Pourtant on est nombreux dans la team papa : femme, filles, gendre, frères et sœur, amis, belle-mère, médecins… Mais ça va faire 17 ans que la maladie a fait ding dong à la porte, et je commence tout juste à apercevoir ce qu’elle cache.

Parkinson est une maladie découverte en 1817 par le docteur Parkinson, médecin qui n’a rien trouvé de mieux que de lui donner son nom. Charmant héritage. Mon héritage à moi, c’est, en partie, le sens de l’ironie et du second degré. Alors même si la blague est devenue aigre et que le quotidien s’est fait un peu amer, Parkinson comme tu sembles décidé à t’installer dans nos vies, il va être temps qu’on se regarde en face malgré la 'stache et la barbe de hipster, histoire de trouver un moyen de garder le sourire, et de casser le sens du dramatique.

xxx

France Parkinson : http://www.franceparkinson.fr