mardi 15 juillet 2014

E.T. Téléphone Maison

C'est une question que j'aime bien poser, par ce qu'elle a pas mal de sens me concernant :  
C'est où pour toi "la maison" ?

Les réponses varient.

Certains parisiens, bien que là depuis plus de 10 ans, pensent toujours à l'endroit où ils ont grandis. Là bas, en Province.
D'autres me disent que c'est "près de LUI" (l'Amour, le grand, le beau, le fort).
Il y a ceux pour qui la question ne se posent pas car s'ils en sont partis, ils sont aujourd'hui en tous cas, près de la maison familiale.
Ou encore, plus rares, mais ils sont là, gravitent autour de moi, ils sont des enfants du Monde : aujourd'hui ici, demain plus loin, hier autre part.
Étant gamine, quand je dormais ailleurs que dans MON lit, MA chambre (mais chez mes parents), il m'arrivait de me réveiller et d'avoir un moment de flottement. Regarder les lumières, ne pas retrouver mes habituels repères et me dire "mais je suis où ?". Quelques secondes, si ce n'est en panique, en tous cas perplexe, avant de m’apaiser : c'est les vacances, je suis dans un chalet quelque part en Montagne et la personne que j'entends respirer à côté de moi, c'est ma grande sœur. Étrangement (ou pas, en tous cas ma psy de copine en trouverait sûrement beaucoup à redire), j'ai régulièrement vécu le même genre de sensation, pendant plusieurs mois, ces derniers temps... Chez MOI. Je me réveillais avec ce sentiment d'être chez mes parents, mais la lumière que je cherchais à gauche de mon lit n'existait pas. Moment de flottement : non tu n'as pas 12 ans, tu n'es pas en banlieue nantaise, cette sensation de pas d'envie n'est pas liée au fait d'aller au collège mais au boulot, tu as 30 ans, tu es une grande fille, tu es chez toi. (Depuis quelques semaines, voir même mois maintenant, c'est passé... Bizarrement, toujours). 
Chez moi... ?
Alors c'est où chez moi ?

Vaste question.

Quand on me demande comment je vis la vie parisienne, je réponds "bien".
Par ce que j'aime cette ville.
Par ce que ça fait 10 ans depuis juin que j'y vis avec quelques pauses plus ou moins longues (1 an d'Australie, 1 an de Canada).
Par ce que j'ai mes habitudes dans mon quartier.
Par ce que je vis dans un appartement choisis, que j'aime beaucoup, au calme avec une vue plutôt dégagée.
Par ce que j'ai un peu les moyens de la vivre, la vie parisienne, avec ses restaus, ses diners dans des cartons par flemme de cuisiner quand on a le monde à sa porte, ses cinés, ses retours en taxi, ses petites boutiques, un peu partout, ses sorties. Et ses amis.

Oui, aujourd'hui, je suis peut être plus parisienne qu'autre chose.
Et je me souviens quand j'étais petite et qu'on rentrait de ces vacances dans les montagnes à l'arrière d'une Renault vert métallisée, j'avais beau aimer être un peu ailleurs pour quelques semaines, j'avais toujours une certaine joie de voir le panneau "Région NANTAISE" (son château (celui des Ducs de Bretagne), sa Loire, sa Tour (Bretagne)). C'était la maison.
On y était.
De retour.
Et récemment, alors que je rentrais en voiture vers la région parisienne, vers chez moi, j'ai réalisé... C'est chez moi.
Le plaisir de voir sur l'Autoroute "Paris / porte Maillot : Trafic fluide - 1h45".
Le plaisir dès la sortie du dernier péage de croiser d'un coup beaucoup de voitures, de 77, de 75, de 92 (et des chauffards fous, aussi, d'un coup)...
Le plaisir de retrouver un univers familier, même si cet univers c'est la vue sur la Défense (et la lune rousse, juste au-dessus, pour la touche de magie). Et puis le panneau "porte de st ouen", la sortie du périphérique, l'arrêt "c'est au prochain feu", les 2 étages vers MA porte. C'est chez moi. C'est mon lit. Mon tapis (magique), celui qui exauce les vœux et que m'ont offerts les copains pour mes 30 ans. Mon canap, celui sur lequel dorment les toulousaines ou la famille en visite, celui qui accueille les copines le temps de quelques soirées. Mon fauteuil, celui qui était à ma grand-mère. Et puis tous les autres meubles que j'ai déjà bougé de place environ 50 fois.


Hier, c'était peut être autre part et j'avoue de ne pas vraiment savoir pour ce qui est de demain. Mais Paris, c'est chez moi maintenant.
Là où vit ma famille de cœur.
Là où je gagne et vis ma vie, fais des projets, dessine des envies d'ici ou d'ailleurs.
Là où se niche mon nid.

Par ce qu'il y a forcément un "mais", tout n'est pas si simple.

Mais, à Paris, je n'ai pas la mer. 

Alors régulièrement, j'ai besoin d'air, et très bientôt, c'est pour 3 semaines que je vais quitter, sans regret (malgré tout) les bords de seine pour rejoindre d'autres rives. Le Pacifique d'abord avec un saut de 14h d'avions vers Los Angeles (L A pour les intimes - prononcer elle-haie). J'en parlais il y a un an. Et en 2014 j'ai décidé d’arrêter de parler pour concrétiser. 2 semaines avec moi même pour chercher l'inspiration sur le sable face à des vagues qui ont été le théâtre de tant des séries de TF1.
Puis 1 semaine avec les copains face à l'Atlantique et les vagues d'Hossegor, pour changer.


L'air de la mer, le bruit des vagues, le soleil des côtes californienne et basque... De quoi reprendre un nouveau souffle.


Ce n'est pas le petit prince des ours, le plus chou des chouchous, qui va me contredire : du haut de ses 18 mois, il passe d'une idée à l'autre tous les quarts de minute.
... Il lui en aura fallut 3 bonnes pour quitter ce joli moment de contemplation face aux vagues, après qu'il ai choisi de s'assoir tout à côté de moi (comment ça je romance l'histoire ? Pas du tout dans mon habitude)...

xxx

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