lundi 21 juillet 2014

L.A. D1: A la conquête de l’ouest



Je t’ai déjà dit, ami lecteur, que je n’aime pas prendre l’avion ? Si, je te l’ai déjà dit mais comme ma vie n’est pas forcément ta première préoccupation (whaaaaat?), tu as peut être oublié. 

Alors je reprends (oui c’est important) : non je n’aime pas prendre l’avion. 
Je n’ai jamais eu de vrais problèmes, mais j’ai fait un Montréal – Toronto ambiance tempête de neige avec tout le tableau d’affichage dans l’aéroport qui annonçait "cancel" "cancel" "cancel" "cancel" sur tous les vols, sauf le mien, juste retardé de 5h. 1h30 de turbulences en vol et un dégivrage de l’appareil de 30 minutes alors qu’on n’avait pas encore décollé (et je suis peut-être pas une experte mais je me dis que si faut dégivrer quand on est au sol, ce n’est pas bon signe pour quand on sera en l’air). 
Et puis un atterrissage à Cuzco dans les courants d’airs d’une vallée encaissée entre 5 montagnes et avec l’impression que l’avion n’était pas descendu (décollage au niveau de la mer, atterrissage à 3400 mètres d’altitudes, forcément la sensation est bizarre). 
Que dire enfin du Rio-Paris, du vol de la Malaysian, celui qui a disparu, et de l’autre, qui s’est fait shooter par ce qu’il passait par là ?
Voilà, je n’aime pas du tout cette sensation de ne rien contrôler et de m’en remettre à quelqu’un que je ne connais pas (c’est aussi pour ça que je ne crois pas en Dieu) et qui ne sait pas à quel point ma vie est précieuse. 
Quand un train déraille, il y a des survivants et on comprend à priori pourquoi (= ça aurait pu être évité).
Quand un bateau coule pareil (= le capitaine est en général un abruti qui a voulu faire une manœuvre par ce qu’il avait bu / fait un pari débile ou par ce qu'on a perdu les jumelles pour repérer les icebergs à Southampton). 
Quand je monte dans une voiture normalement je connais et fais confiance au chauffeur. 
Quand un avion s’écrase ou même disparait, c’est quasiment toujours 100% des participants qui gagnent, et souvent assez inexplicable. 
Sinon je ne fais pas de vélo ou presque, j’ai mon permis mais je ne conduis pas. Et pour tout dire je suis surtout à l’aise sur mes pieds, là où je dépends de moi et de ma capacité à regarder à droite/gauche avant de traverser.
Mais pour aller d’un point A (Paris) à un point B (Los Angeles / Venice beach), ça fait un peu long à pieds parfois (et sauf preuve du contraire, mes qualités de prophète marchant sur l’eau restent à démontrer). 

Cela étant dit, si je passe un moment pas très agréable, je n’en n’ai pas non plus la phobie au point de ne pas vouloir bouger de France. Et donc aujourd’hui, en ce samedi 19 juillet premier jour de l’été 2014 (oui j’ai un calendrier perso), je suis partie vers Los Angeles voir les vagues du Pacifique. 14h d'avion + une escale. Une journée en enfer, Bruce Willis en moins.

7h, le réveil sonne. Sommeil. Beaucoup. Mais la valise est prête et presque bouclée, j’ai juste à faire un dernier check, et suis ready to go à 7h40.
7h53 : je monte dans le taxi (oui oui oui je vais réduire mon train de vie tout bientôt mais là non, pas encore, pas de RER B à 8h d’un matin lourd d’humidité et d’orage)
8h30 : arrivé à Roissy terminal 2C – American Airlines.
8h33 : je réalise que je dois me mettre "tout là bas là bas" dans la queue. C’est les vacances, je suis dans les temps, je prends mon mal en patience et mets les écouteurs pour la première fois de la journée. Edward Sharpe and the Magnetic  Zeros sonne juste L.A. comme il faut à mes oreilles (ils sont de là bas, ça tombe bien).
9h00 : je passe le premier contrôle de sécurité de la journée (oui c’est moi qui ai fait ma valise, non je ne rapporte pas de nourriture ou drogue), réussi mon checkin (siège hublot : check), lâche ma valise sur le tapis, et me dirige vers le deuxième contrôle de sécurité.
9h35 : je passe mon "sac cabine" dans la machine magique, sors mon ordi et mes produits liquides, passe sous le portique une première fois, fais biiiiip à cause de mes clé dans ma poches, range mes clés dans mon sac, ne bip plus, récupère mes affaires.
10h, j’arrive à la porte d’embarquement. L’avion devait initialement PARTIR à 11h10. Finalement on va EMBARQUER vers 11h20, donc j’ai le temps de me balader et finir le ELLE de la semaine. Derniers message et facebook. On embarque.
11h30, j’ai le hublot (hé hé… Oui j’ai 10 ans), je souhaite fort fort ne pas avoir d’angoissé démonstratif à côté de moi (ça me gonfle quand moi j’essaye de faire abstraction du monde qui m’entoure), ou un gros, ou un moche, ou un gamin. En gros il est canon ou il n’est pas.
Et bien Il n’est pas (ici non plus), mais du coup c’est un peu noël. Je suis toute seule, personne à côté de moi, personne pour me faire la conversation (je suis associable en avion), et surtout toute la place pour moi ! Hé hé bis !
12h : décollage. Inspire. Expire. Inspire. Expire.
14h15 : arrivée à New York. Atlantique traversé. Nous n’en sommes qu’au milieu de la journée (et de la journey aussi d’ailleurs – comprendre "voyage" en anglais). Certes il est déjà 20h15 à Paris, mais je suis à l’heure locale. Je speak english (pas very well du tout et cherche mes mots comme une française très fatiguée que je suis). J’ai dormi 30 minutes je pense dans l’avion, et même si il n’est que 14h30 (oui 15 minutes se sont écoulées le temps que je pense à tout ça) j’ai déjà "mangé" 2 fois.
14h30 : 3ème contrôle de sécurité de la journée. Je passe la douane US avec succès.
14h50 : je récupère ma valise. Autre gros moment d’angoisse quand je prends l’avion, ayant déjà vécu par 2 fois ce moment de solitude face à un carrousel vide qui continue de tourner, jusqu’au moment fatidique où il s’arrête, signalant brutalement et sans explication que bah non, tu ne récupèreras pas ta valise aujourd’hui mademoiselle, c’est tout. Goujat.
(Et là lecteur, toi qui suis, tu te dis : "mais, pourquoi récupère t’elle sa valise, elle est à NY, elle ne part pas à LA ?". Et bien tu as raison. Et ma surprise fut certainement égale à la tienne d’apprendre que pour faire une correspondance via les US, tu dois passer, lors de ton arrivée sur ce sol si protégé, un contrôle de sécurité pour valider ta petite valise à l’entrée sur le territoire, et non pas à la fin de ton voyage)
15h : 4ème contrôle de sécurité lamentablement échoué. Je fais partie des contrôlés aléatoires qui ont le droit de se rendre "porte 10" pour se voir reposer une 5ème fois la même question : Non je ne rapporte rien à manger. J’ai une tête à avoir des légumes ou des saucisses dans ma valise ?!  (Oui le moment où sausage en anglais dans le texte a été dit je me suis imaginée rapporter un saucisson à mon hôtesse. Hum.)
15h10 : la nana de la douane, blasée, m’expédie. Je peux partir à la recherche du tapis magique qui va récupérer à nouveau ma valise pour l’emmener une nouvelle fois dans les entrailles de l’aéroport. Et moi je dois faire tout un tour pour rejoindre les portes d’embarquement. Mon avion est à 17h30. Je suis dans les temps.
15h30 : 6ème contrôle de sécurité. Je suis en sandale (semelle de 2 millimètres et lanière en cuire fine comme le string de Nabila (parfois mes métaphores et comparaisons m’échappent)), mais non, on me demande de les retirer. Bah oui, super, me voilà pieds nus dans l’aéroport JFK. Je passe dans une boite en plastique où je dois lever les bras pendant 3 secondes. On repère sur un écran des "zones d’ombres" (en fait des endroits en jaune où j’aurais du métal sur moi, surement, puisque ça se traduit par une dame qui vient vérifier que je porte un soutien-gorge et que je n’y cache rien dedans. Non. Rien.... Bon bah ça va !) et ÉVIDEMMENT le tapis où se trouve mon "bagage cabine" et mes sandales se bloque car de l’autre côté de la radiographie magique un mec a perdu sa carte d’embarquement, ralentissant TOUT le monde et me laissant pieds nus pendant quelques minutes de plus.
16h : porte 42, nous y voilà. Je pianote sur mon clavier, une cup de starbucks à ma gauche, payée avec des billets verts à un prix différent de celui affiché (le principe des prix affichés hors taxes en Amérique du nord me dépassera toujours).

J’ai traversé l’Atlantique, me reste à faire la conquête de l’Ouest. 

6 heures 20 de vol pour arriver à 20h50. 

Problème de CE2 : sachant que je pars à 17h30 heure de NY (23h30 heure de Paris) et que j’arrive à 20h50 heure de Los Angeles après 6h20 de vol quel sera donc l’heure de Paris et le décalage horaire entre la France et moi à mon arrivée ?
... Alors ?... Alors ?

Des Etats Unis je ne connais que New York (en gros je ne connais pas les Etats Unis). Je pense que Los Angeles n’en n’est pas non plus très représentatif (mais qu’est ce qui peut bien être représentatif d’un territoire si vaste fondé sur l’immigration ? – c’est un peu comme l’Australie // j’adore ce genre de pays). 

L’embarquement est annoncé dans 42 minutes. 
J’ai finis mon café Mocha et j’arrive au bout de l’inspiration. 
J’avais grande grande hâte de ces 2 semaines avec moi-même : du temps pour lire, pour flâner, pour écrire, pour ears dropper sur les conversations autour de moi et écouter des albums entiers dans l’ordre et le désordre. Cette première journée est un bon démarrage. Je vais donc vous laisser pour bouquiner un peu.

Un dernier mot : je pense manger encore au moins 1 fois dans les prochaines heures. Mais j’espère surtout que les prochains jours vont me permettre de relever le niveau culinaire. Par ce que la bouffe d’avion, c’est vraiment, vraiment dégeu.

xxx

Je triche : la photo date de D2, mais je n'en n'avais pas d'autre.
Edit : Bien arrivée donc, de l’autre coté du territoire.  Décalée horairement mais happy.
Les dernières heures de vol m’ont paru durer des plombes mais l’avion (à la différence du premier) était tout neuf avec système vidéo personnel, accès wifi et de quoi brancher ses appareils électriques. On n’arrête plus le progrès. (Pour comparaison, le premier vol avait des cendriers dans les accoudoirs. Condamnés certes, mais des cendriers quand même. Un avion au moins aussi vieux que moi j’en ai déduis).

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