mercredi 11 juin 2014

Toute la vérité. Rien que la vérité.

La recherche de vérité ultime, c'est un réel un moteur chez moi. Un truc un peu viscéral qui me fait me remettre en cause systématiquement mais avoir de grandes convictions pour asseoir mes vérités, comme des repères, des balises. Alors je ne supporte pas d'avoir tord... mais en même temps j'adore ! Un paradoxe de plus pour expliquer que mettre en doute mes certitudes me chamboule, mais finalement me permet de me séparer de mes "faussetés" pour me rapprocher un peu plus de LA vérité.

C'est le cas dans ma vie professionnelle (besoin de maîtriser un sujet de A à Z avec contexte, enjeux tenants et aboutissants bien en tête) ou dans ma vie relationnelle (l'hypocrisie, les mensonges et faux-semblants me provoquent des réactions épidermiques).
Si je poussais un peu, je vous évoquerais une citation qui m'est chère (reprise dans le film INTO THE WILD dont j'ai déjà souvent parlé) : Rather than love, than money, than fame, give me truth. - Henry David Thoreau (Walden; or, Life in the Woods). Alors forcément Henry David va chercher sa vérité dans un retour à la nature sauvage. J'en suis pas tout à fait là. Mais quand même...

Ça c'est la théorie. Et puis dans la pratique, j'ai compris récemment que LA vérité, pouvait bien être toute relative.

Prenez deux personnes un brin dans l'affect et investis dans leur boulot. L'un grand chef (mon boss), l'autre petite cheffe (moi). Le grand chef demande à la petite cheffe de réfléchir à comment améliorer l'efficacité de son équipe, quoi mettre en place. La petite cheffe se braque par ce qu'elle comprend "remise en question et remise en cause" de son travail, par ce que ça fait 2 ans qu'elle en chie (passez moi l'expression) et réfléchie à faire au mieux encore et toujours au point d'être un brin fatiguée nerveusement. Le grand chef comprend alors "incapacité à prendre du recul" sans voir le énième appel à l'aide qu'on lui envoie.
Et résultat des courses, voilà 2 personnes, dans un bureau, qui en viennent à se hurler dessus.
Littéralement.
 
Et la vérité dans tout ça ?

Par ce que c'était une vraie belle journée, un peu plus tard, j'ai reçu un email, bloqué depuis dans ma messagerie. Je l'ai relu 2 ou 3 fois de suite, puis quelques fois encore. Et à chaque fois j'arrive à en percevoir une émotion différente.
Y a eu la peine d'abord, puis la colère, vraiment, l'incompréhension / l'ignorance, le plaisir un peu (en cherchant bien), la colère (à nouveau), l'injustesse (oui c'est un mash-up).
Et on parle là d'écrit ! De 30 lignes max. Séparées en 2 paragraphes qui ont pu en une seule lecture provoquer 2 sentiments différents.

La vérité n'est que toute relative, particulièrement quand on touche au ressenti. Un mot pour provoquer une réaction ou une tournure de phrase, la ponctuation comme aide, pour créer une émotion. La justesse de l'écrit mise en considération par celui ou celle qui va l'interpréter, selon son histoire, son humeur, le moment.

Source: Wikipédia (et oui....)
Original title page of Walden
featuring a picture drawn by
Thoreau's sister Sophia
C'est peut être ça finalement, la justesse des grands écrivains : l'être toujours (juste) au delà d'une unique lecture ? Proposer de nouvelles perspectives  avec les mêmes mots identiques en réussissant, dans tous les cas, à toucher dans le mile, quelque soit le sentiment provoqué... ? 
Ou faut-il conserver si peu de place pour l'interprétation qu'il n'est pas possible de laisser son lecteur divaguer ?


...

Et sinon des questions dans ma tête, y'en a plein d'autres !

xxx

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