mardi 4 mars 2014

Escapade

Escapade : Du vieil espagnol escapada, dérivé de escapar ("échapper"), du latin vulgaire excappāre ("échapper").
Nom commun escapade /
ɛs.ka.pad/ féminin
- (Équitation) (Vieilli) Action du cheval qui s'emporte.
- (Par extension) Action de se dérober, de manquer à son devoir pour aller se divertir.



La semaine dernière, Paris m’a mise une claque derrière la tête. Une de trop.
Je ne sais pas vous dire si c’est :
  • cette énième averse d’un hiver trop doux et sans intérêt (un peu comme si Novembre ne voulait juste pas se terminer depuis 4 mois),
  • une discussion lunaire avec mon boss qui m’expliquait qu’il était amer vis-à-vis du boulot mais finalement plutôt heureux dans son amertume,
  • une réunion avec un de nos plus gros clients que j’ai eu l’impression de tirer de toutes mes forces vers la surface quand tout le projet prenait l’eau et que mes 3 boss étaient trop occupés à partir en vacances pour écouter mes alertes et appels à l'aide, avec les 2 bras et 2 jambes (la réunion fut un succès, personne n’a rien dit, mais moi j’étais bien contente et bien fière !),
  • une discussion hypothétique sur « le jour où je me marierai » avec des copines qui ont oublié qu’elles sont ou ont été célibataires, alors que moi ça va je m’en souviens bien, merci (brutal sentiment de décalage !)

Toujours est-il que vendredi j’ai dit à mon chef direct (j’ai récemment été nommée chef mais j’en ai quand même 3 au-dessus de moi : nous sommes une boite de 15, autant vous dire que le management verticale prend ici un sens un peu de dingo) « j’m’arrange pour gérer les affaires courantes là et puis j’me casse, j’prends mon lundi, j’ai besoin d’air ! ».

Et effectivement, j’ai pris l’air.

Après un samedi à souffler bien fort, dormir, finir mon bouquin, faire un câlin au plus chou des chouchous et finaliser mes récits australiens (là, ici, sur ce blog), dimanche j’ai pris un train.
Avant de m'échapper j’ai attrapé une culotte, ma brosse à dent, mon bouquin et quelques magazines en retard, un étui à lentille prêt à être utilisé le soir même, mes lunettes et mon ordi. J'ai enfilé mes baskets roses (pardon, mes Veja... Un des signes ultimes de boboïtude s'il en est), mon gilet large noir, mon slim Cimarron et mon pull à étoiles. Mon sac sous le bras, j'étais partie.

Vendredi soir, auparavant, j’avais ouvert la carte météo du weekend, regardé les côtes françaises (besoin de mer), checké là où un soleil était dessiné (besoin de ciel bleu). Bon bah voilà, c’est vite vue, Marseille ce sera, Marseille it is ! Certes, c'est pas la vraie mer... (C'est pas l'océan quoi), mais ça ira quand même !

Arrivée à 14h30, repartie le lendemain lundi à 18h. Un tout petit peu plus de 24h. Toute seule. Redécouvrir des sentiments oubliés :
  • se perdre dans une ville inconnue (« j’veux aller à peu près par-là, c’est bon je vais trouver ») par ce que la meilleure façon de découvrir une ville c’est de s’y perdre !,
  • marcher pendant des heures, et des heures, et des heure, et des heures,
  • le vent (dialecte local = mistral), pleine face, plein dos, les cheveux qui s’envolent,
  • le soleil qui chauffe le visage,
  • lire des magazines féminins pendant des heures avec en fond sonore le va et vient de la mer, l’ipod et ses écouteurs, eux, bien au fond du sac,
  • faire les choses à mon rythme à moi toute seule (et ainsi, aussi, manger au restaurant toute seule et répondre « oui oui » à la question « la chambre c’est juste pour vous ? »... et me souvenir que j'aime ces moments là, un peu à contre pieds)
Vue de la chambre : hôtel Peron
L’escapade m’a couté une blinde en train, mais pas tant que ça en hôtel. Un petit hôtel sur la corniche JF Kennedy (pour ceux qui connaissent), face à la mer. J’ai lu un jour "mieux vaut un bon 2 étoiles qu’une mauvais 3 étoiles". Et je confirme. La dame qui gère l'hôtel était très gentille et pour la première fois de ma vie, j'ai été surclassée ! De la chambre simple à la chambre double... L’Hôtel Peron donne sur une avenue très passante et concrètement mon appart parisien sur une cour d’école primaire est plus calme, mais en dehors de ça l’accueil y est chouette, la vue au top, la déco complètement surchargée, et bref, on a l’impression de dormir chez mamie, dans des draps clean, avec une sdb privée tout à fait correcte. Un petit charme désuet loin des grandes chaines hôtelières. Avec pour principal avantage une vue dégagée sur la mer (pas sur le port). Et si le temps était grisou lundi matin, j'ai pu m'éveiller doucement, les yeux dans les vagues (que le mauvais temps de la nuit avaient créées facticement), le temps que le soleil pointe le bout de son nez.

La location était pour moi idéale : à une (petite, mais je marche vite) heure à pied de la gare, 30 minutes à peine du vieux port, 15 minutes des très jolies criques un peu isolée de la anse des Auffres, Anse des cuivres, Anse batterie des lions, etc.


J'ai fait plein de trucs et je n'ai rien fait. J'ai pris l'air... et ce midi, alors que je regardais par la fenêtre de mon bureau la place de la république à Paris, j'avais du mal à croire qu'hier... j'étais là bas ! A 4 heures tout juste (porte à gare) de chez moi.

xxx








OK, mais la méditerranée, début mars, c'est froid quand même !
Le soleil, ou la lumière Céleste?



3 petites pensées, 3 petits vœux : pour la gazelle et ses chouchous, pour mes petits parents, et pour moi...

Sous les yeux de la bonneu mèreu, les plaques pour dire "Merci", et Marseille qui prend ses aises !

Le panier, quartier de Plus Belle la Vie

Le vieux port

l'Anse des Auffres



  

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