dimanche 16 mars 2014

Douce ironie

Samedi soir, je retrouve une amie dans un pub des grands boulevards, le match France/Ecosse est en cours et la France en est encore à faire bonne figure (c'est le début du match).
Nous nous envolons vers la place de la République laissant ici les garçons : au programme papotage entre copine avant d'aller dans un bar de la rue Oberkampf pour voir un concert. Il est 21h environ quand nous arrivons devant le 114. Les nanas devant nous montrent pâte blanche au videur : elles sont bien majeures. Bizarrement à nous, on ne demande aucun justificatif... Le videur sourit : "c'est par ce que je pense que vous avez 19 ans, tout juste."
Après 15 minutes au bar nous voilà le nez dans notre verre à nous sentir très vielle. Moyenne d'âge 23 ans environ autour de nous. ll ya 5 ans de ça, boire un verre dans un bar pour voir un concert aurait été un samedi soir comme un autre. Aujourd'hui, on se dit qu'on est contente de ne pas le faire toutes les semaines, même si la soirée fut fort sympathique.
Moralité : quand le videur lui même a à peine ton âge, c'est signe que tu as vieilli.

Dimanche soir, je rentre du cinéma. Il est 22h environ quand je réalise que je dois faire mon sac. Si demain matin je pars au boulot comme tous les lundis, demain soir je vais découcher à Amsterdam. 3h30 de Thalys pour traverser 2 pays et dépasser pour la première fois les frontières Belges.... Et ainsi être à 9h30 dès le mardi matin dans une salle de réunion, en sortir à 17h et repartir vers Paris à 17h30.
Moralité : qu'on ai 10 ans ou bientôt 30, donner l'aperçu de quelque chose de chouette sans pouvoir en profiter génère la même frustration, que ce soit pour un paquet de bonbon inatteignable, ou quelques heures à découvrir une ville inconnue, sous le soleil qui plus est.

Mardi après midi, j'arrive à la gare d'Amsterdam (retour vers Paris) quand je reçois le sms d'une gazelle. Son Rallye commence samedi, elle part se préparer dès le lendemain et n'a pas pris le temps de s'en rendre compte, de faire son sac, de s'entraîner comme elle aurait voulu. Le temps des bisous de bonne chance c'est le soir même dans un bar près des buttes Chaumont. La fatigue et les mojitos nous clouent sur place, mais la soirée est jolie, l'amitié et le partage du moment sincère.
Moralité : parfois, on n'a beau faire, on n'est pas prêt comme on le devrait pour faire des trucs un peu foufous. Mais tant qu'on a les amis, on peut palier pas mal de choses.

Vendredi matin, j'ai pris ma demi-journée off pour un RDV à l'APEC. Au pôle emploi des cadres il ya les Echos, Stratégie et les pages saumons du Figaro dans la salle d'attente. Ma conseillère va m'aider dans les semaines qui viennent à faire le point sur ma situation, trouver du sens sur là où j'en suis et définir un projet pour là où je vais. Rien que ça. Paris à la même teinte rosée / polluée que les pages du journal précédemment cité, mais je profite de mes quelques heures pour prendre le temps de marcher, souffler, prendre le soleil au jardin de Tuileries.
14h quand j'arrive au boulot. 21h30 quand j'en pars.
Moralité : prendre sa matinée est une connerie car dans tous les cas j'arrive à caler une journée complète dans mon après-midi.

Samedi matin, 9h quand le réveil sonne. La radio se met en marche. Je pêne à ouvrir les yeux une heure plus tard. J'attrape au vol mon sac après avoir revêtu exactement la même tenue que la veille (ne pas trop réfléchir). Je rêve de rester en pyjama dans mon lit, vider ma tête, me mettre la cerveau dans le ELLE, le Cosmo et le tome 2 de 1Q84. Mais la gazelle s'en va et j'ai rencard au Trocadéro. Ce qui devait n'être qu'un bisou de "prend soin de toi" et "Regarde mon 4x4 que j'emmène dans les dunes vers Essaouira comme il est beau!" se transforme en un moment champagne  / petits-fours juste devant la tour Eiffel....
... Et pourquoi pas ?
Moralités :
- Le Champagne sur un estomac vide (quand on ne tient pas l'alcool) ne s'entend qu'avec des petits-fours
- Outre le plaisir de partager des moments qui rendent fières de ses amis quand ils font des trucs un peu foufous, parfois, se lever de son lit est la plus sympa des expérience.

Dimanche matin (enfin... midi quoi !), mon lecteur DVD accepte de fonctionner et de lire la saison 3 de Mad Men. J'ai mis du temps à rentrer dans cette série, mais j'y suis bien. Si j'ai souvent pensé que je n'étais pas née à la bonne époque pour profiter de la mode et le mobilier des années 60 aux US, le portrait de cette décennie est assez fascinant et me permet d'apprécier d'être une femme en l'an 2000. L'accroche de la série : "Quand les hommes étaient des hommes et les femmes portaient des jupes". Si les femmes portaient effectivement des jupes, les hommes étaient essentiellement des blaireaux arrogants et les femmes n'en attendaient pas beaucoup mieux. Mais les différents niveaux des personnages et le portrait sociétal rendent les choses plus complexes.

C'est ainsi que j'ai pu entendre cette phrase assez juste: Our worst fears lie in anticipation (nos pires craintes se cachent dans l'anticipation). C'est Bob Dylan qui signe le générique de fin de l'épisode suivant.
I'm leaving tomorrow but I could leave today... nous rappelle t'il.

Moralité : tout ça c'est une question de mise en perspective !  Par ce que les choses se déroulent finalement assez rarement comme on l'aurait imaginé, souhaité, espéré... C'est un peu vrai tous les jours.
Mais tout est possible ! Le meilleur et le moins drôle.

xxx


  

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