dimanche 9 février 2014

Homesick (part II)

Alors, nous en étions là : paumée, décalée, mais j'y étais. A 17 000 km de Paris.

Pendant ces 12 mois en Australie, j'ai vécu 4 aventures :
 
Great Ocean Road
    Sydney
  1. Les premiers mois à Sydney à compter mes petits sous, me gaver d'éclairs au chocolat dans une
    Great Ocean Road
    boulangerie française de Paddington où j'étais payée à la semaine, traversant Sydney midi et soir, tous les jours entre les quartiers riches de mon lieu de travail et Glebe (99 St John's road) haut lieu de ma colloc, quartier étudiant où les coffeeshop / bookshop se bousculaient. Au total : 10 kilos en plus sur la balance, des histoires de rien, un décalage horaire que j'aurais mis 3 semaines à chasser avec un sentiment assez perturbant de laisser les gens que j'aimais vivre leur vie sans moi (tout là haut tout là bas en Europe ou au Canada). Et la vie, la routine, le quotidien, les amis. J'étais complètement fauchée à économiser le moindre centimes pour préparer la suite et je piquais dans les frigos de la boulangerie pour manger. J'attendais l'été de l'hémisphère sud avec la plus grande des impatiences tout en y trouvant mes plus gros coups de soleil. Je croisais en plein centre-ville, au milieu des buildings, des mecs avec leur planche de surf qui attendaient le bus. Vers Bondi, Bronte ou Tamarama (rien à voir avec les œufs de poisson), les plages aussi chargées soient elles avaient toujours une place pour moi. J’apprenais le no worries way of life (j'y reviendrai), je bredouillais de mieux en mieux l'anglais et les barbies (bbq) en libre-service sur les bords de plage
    Great Ocean Road
    entraient dans mes habitudes.
  2. La vie "On Tour". 8 semaines autour de l'Australie à m'avaler les kilomètres en bus, trains, cars, avions, voitures (dont 2 avec ma sœur et mon beau-frère) : de Sydney à Canberra, Melbourne, Adelaide via the great ocean road, Perth via l'incroyable Nullarbor Plain traversée par l'Indian-Pacific (près de 48h en train), Alice Springs et son centre rouge, Uluru, le climat tropical de Darwin et Cairns, la descente de la côté Est et sa grande barrière de corail pour rejoindre Brisbane... A un dernier saut de puce du retour case départ : Sydney. J'ai très certainement plus de photos de ces 8 semaines que de tout le reste de l'année. J'étais blonde "Barbie" et bronzée comme sa version Hawaï que ma sœur avait eu quand elle était petite. Je me suis baignée dans l'océan Pacifique, l'océan Indien, des chutes d'eau dignes des pubs Tahiti douche, des billabongs, des lacs, vu des vagues plus fortes que jamais, des plages incroyablement
    Adelaide
    magnifiques vides (par ce que les méduses et crocodiles avaient eu raison par le passé de nombreux touristes laissant des panneaux d'interdiction de baignade un peu partout, ou par ce que simplement, l'Australie est ainsi faite que ses quelques 20 millions d'habitants ne suffisent pas à remplir tous ces endroits sortis d'un rêve), un océan bondé de samedi après-midi se vider en moins de 2 minutes après qu'une (fausse) alerte requin ai retentit.
  3. Le retour à Darwin, les grands adieux à la vie est-australienne pour rejoindre un climat plus aride et une ville bien plus petite, tout au nord des territoires du nord, là où les aborigènes gardent un maigre droit sur leur terre et où l'Australie(n) m'a fait vivre peut être le plus beau mois possible. J'y ai changé ma perception du temps (celui qui passe en apprenant à savourer chaque milli seconde, et celui qu'il fait en croisant à peine un demi nuage en un mois). J'ai appris à faire du boomerang (jamais réussi en fait, c'est super dur). Et j'ai vu un Australien, un vrai, un dur, un d'1m85 taillé comme un roc me dire, alors même qu'il
    Great Ocean Road
    s’apprêtait à plonger dans une étendue d'eau trouble "on ne sait jamais vraiment ce qu'il y a dans ses eaux" (les panneaux "safety! be aware of crocodiles" ont alors pris un tout autre sens).
  4. La Nouvelle Zélande. Le choc thermique entre les 30 degrés des territoires du Nord et le froid glacial. Les retrouvailles avec un bout de France, un bout de Paris, vivre les plus grosses chutes de neiges depuis 60 ans, compter les moutons, et amasser un nombre de fous rires incroyables et jamais égalé en si peu de temps, dans un camper-van de 3 m cube, sur les routes de l'Ile du Sud. 3 nanas vingtenaires qui se retrouvaient là après avoir, chacune, passé une année à chercher du sens loin de l'hexagone. 3 histoires différentes.
Great Ocean Road
Adelaide

Adelaide

Kangaroo Island
Le récit de mon voyage tient dans un carnet en cuir que ma mère m'avait offert juste avant de partir. En parcourant à nouveau ces pages j'ai pu confirmer des souvenirs, rappeler à ma mémoire des moments qui sur le coups me semblaient essentiels et qui finalement sont complètement sortis de ma tête...

Et puis je me suis souvenue de ma bulle. J'étais partie en Australie par ce que j'avais besoin de réaliser un joli rêve, besoin de me prouver que j'en étais capable, besoin de me trouver, loin des attentes et des schémas tout tracés que j'avais dans ma tête. En Australie je suis devenue indépendante : financièrement déjà et du regard des autres. C'est tellement plus simple de ne réfléchir que par soit même quand on est à 17000 km de tout conseil (aussi bienveillants soient-ils). En Australie j'étais seule avec moi même, dans une bulle, toute nue face à mes choix, impossible de se cacher derrière qui que ce soit, de se trouver des excuses.
Kangaroo Island

Sur les dernières pages de ce carnet j'ai listé à brut quelques mots pour décrire cette année : "doutes, peurs, angoisses, larmes... et surtout... rires, étoiles, projets, rêves, sentiments, cœur, magie, paysages, voyage, aventure, bush, chaleur, soleil..."
Je gardais aussi en tête ce que le film Into the Wild mettra plus tard en mot et en image au cinéma : Happiness is only real when shared. C'est ma bulle qui me l'a dit !

En Australie, j'ai encré dans ma peau une étoile au bas de mon dos comme un souvenir de ce Neverland, un pays loin d'être aussi imaginaire que l'on pourrait le croire.

Ce pays fut mon chez moi. J'y ai construit un bout moi-même. J'y ai laissé un peu de ma tête. De quoi, de temps en temps, m'en donner le mal du pays.

xxx

Uluru
Uluru
Nullarbor Plain
Darwin
Perth
Cairns
Fraser island

Whitsunday islands
Northern territory
Crab Claw Island, Darwin
Bush fires
Northern territory
Darwin

New Zealand
New Zealand
New Zealand

 

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