mercredi 12 février 2014

Cher monsieur le taxi

Soyons clairs, j'ai décidé que t'étais un monsieur (tu m'saoules, ça doit influer sur mon jugement), mais si tu veux, tu peux être une dame.

Reprenons donc :

Monsieur le taxi, bonjour.

Déjà hier tu m'as gonflé. Tu t'étais décidé à boucler le périph, en commençant par le nord de Paris (bah oui ça permet de bloquer l'arrivée de Roissy en plus, c'est sympa). Moi j'habite La Fourche. Entre la porte de Clichy et la porte de St Ouen, y a souvent pas besoin de toi pour que ça frotte un peu le matin vers 9h / 9h15 (le moment où je me dis "suis en retard, suis en retard, suis en retard" tel le lapin d'Alice). Alors quand en plus tu veux jouer les maitres du jeu et faire ch*er : Bingo des marques, t’arrive à bloquer tout le monde, y compris mon bus, jusqu'à la place de Clichy (du genre statique, personne ne bouge, haut les mains) ....
Vu que ma solution bis (la ligne 13) subissait des "incidents techniques sur la voie, trafic ralenti" (ceux qui connaissent la 13 le matin savent que, ELLE non, plus, elle a pas besoin d'être trop contrariée pour être bien chargée), j'suis allée bosser à pied sans pouvoir bouquiner tranquille (oui, je perds patience assez rapidement pour ce genre de choses donc quand les chaussures et la météo me le permettent je préfère mettre 45 minutes de marche les écouteurs sur les oreilles, plutôt que de chercher des solutions pas fiables pendant 30 minutes). Voilà. C'était lundi. J'étais déjà saoulée.
Merci bien.

Aujourd'hui t'as atteint des sommets. Tu le sais pas (et apparemment ma boite non plus), mais quand je dois me lever tôt, je dors super mal. En grande psychopathe que je suis (ma copine psy me pardonnera mon abus de langage) je me réveille toutes les heures en me disant "encore 3h de dodo, rendors toi, profites en, allez, rendors toi". Et quand je dors pas mon compte de sommeil je suis patraque, ronchon, et c'est des efforts pour que mon corps et ma tête avancent. Autant te dire que le réveil à 5h du mat ce matin pour partir à Budapest pour une réunion en anglais de 7h, moi toute seule devant 2 mecs, pour discuter du placement de leur pub sur leurs chaines de TV, j'étais déjà pas ravie ravie. Un de tes copains est passé me prendre comme convenu avec la voix robotique de la messagerie d'hier soir. Et à peine on était partit qu'un de vos potes l'a prévenu : "tu vas à Roissy ? Fait gaffe, ils sont en train de bloquer le périph !". Et effectivement, on a fait le petit détour qui va bien, on a réussi à se faufiler, et j'étais bien à l'heure comme il faut. Mais Paris s'était à peine éveillée que déjà tu voulais la pourrir ?

Et puis tu vois, là, ce soir, épuisée que j'étais de ma journée que j'ai géré comme une grande, comme une meuf qui veut bien faire son boulot, qui veut la jouer pro, mais sympa, et intéressée, le genre de meuf qui se dit déjà que demain elle va devoir faire le compte-rendu, mettre en place les actions de suivis qui vont bien... Tu m'as vu là de retour à Roissy à 22h ? Sur mes talons de 12, avec ma jupette et mes cheveux bien attachés, toute crevée après (donc) 7 heures de réunion, 2 décollages & 2 atterrissages (tu le sais pas non plus, tu ne lis pas mon blog régulièrement, mais ouais, ça ne participe pas à faire de cette journée un bon moment ça non plus), mon déjeuner dans une cantine en banlieue de Budapest que je n'ai pas vu du tout, avec mes pauvres 3h de sommeil dans les yeux et mes cernes pour les souligner... Tu m'as vu ?
Si, si, je te jure, tu m'as vu... Quand tu t'es mis devant nous, les gens qui faisions la queue pour prendre un taxi et continuer leur petite vie qui ne t'avait rien demandé. Que tu as annoncé, tout fière que tu étais, que tu allais nous empêcher de passer, qu'on avait qu'à prendre le RER pour aller sur Paris, c'était le mieux, et que de toute façon tu nous laisserais pas monter dans les taxis qui, eux, roulaient ! J'étais la petite nénette qui t'as dit "sérieux ? vous bloquez ceux qui veulent travailler en plus de nous faire chier et nous empêcher de rentrer chez nous ?" T'as voulu m'expliquer que t'étais en train de perdre 250 000 euros. Je t'ai pas laissé finir : "et c'est ma faute à moi ? sérieux ?" (ouais quand j'suis vénerre ya beaucoup de "sérieux" dans mes phrases). Là le mec à ta gauche à dit "d'façon c'est toujours les même qui geulent !" sauf que, on se l'ai déja dit, on se connait pas. Et pour le coup votre droit à la grève, de manifester, de revendiquer, tu le sais pas, mais je le défendrai au bout du monde avec toi si tu le souhaites (même si, faut se le dire, on est quand même très fâché là). Juste, je persiste et j'insiste, tu fais pas ch*er les gens comme tu le fais là, des gens qui n'y sont pour rien, des gens qui veulent juste rentrer chez eux et qui n'ont pas du tout envie de se faire le trajet en RER à 22h30 en ce mardi soir (j'rente pas de vacances là Roger, j'rentre d'une vraie belle journée de merde !). Alors la moutarde m'est montée au nez pour que devant 50 personnes et leurs valises je te lâche un bon gros "PAUVRE CON VA!" en guise de mot de la fin. Autant je parle comme une charretière, autant je pense pas forcément toute les insultes que je peux dire. Mais là tu vois, bah j'le pense toujours !

Alors que je marchais à 300 à l'heure dans les couloirs en me disant que j'allais mettre 15 plombes à rentrer chez moi et que non, franchement la gare du nord à près de minuit, j'étais pas payée assez pour ça, j'ai entendu un "taxi pour Paris ?". Tu le sais que tes potes chopent des clients et se font une course au prix de trois en chargeant 3 fois 50 euros sur un seul voyage vers Paris en prenant 3 personnes en même temps ? Abusé nan ? Tu le sais qu'il laissent leur lumière en mode "libre" pour pas se faire caillasser par ce qu'ils bossent ? Abusé nan ?
N’empêche que j'étais chez moi en moins de 30 minutes.

Voilà 'spèce idiot, en guise de mot de la fin, et en complément de notre échange constructif de tout à l'heure, sache que
- pour toutes les fois où je me suis traversée Paris à pied par ce que tu n'étais nul part les samedis soirs vers 2h du mat,
- pour toutes les fois où tu m'as chargée comme une mulette tout ça par ce que, par sécurité, je t'avais réservé et que ton compteur affichait 15 euros avant même que j'entre dans la voiture,
- et pour ces deux derniers jours...
Tu te tires une balle dans le pied là ! Par ce que les voitures privées, les fameuses VTC que tu combats très surement à juste titre, (ou pas, j'en sais rien en fait) elles commenceraient presque à me faire de l’œil.


Sur ce, j'vais me coucher ! Et je remercie mon gentil taxi de ce matin et l'abuseur du soir sans qui ma journée aurait pu être la vraie belle galère qu'elle a été, mais puissance exponentiel (les ingénieurs qui me lisent pardonneront mon abus de langage).

xxx
 

Aucun commentaire: