mercredi 19 février 2014

5ème Avenue, 5 heures du matin, une seule Audrey Hepburn

L'été dernier (forever ago), au cours de mes lectures estivales, j'ai emporté le livre de Sam Wasson (traduit  de l'anglais par Françoise Smith) 5ème avenue, 5 heures du matin. Ce livre retrace les dessous du film Breakfast at Tiffany's que je découvrais finalement en 2011 après m'être (comme souvent) dit qu'il fallait que je comble ce manque dans ma culture.
5è Avenue, 5 heures du matin - Editions SONATINE

Comme vous le savez, ou plutôt comme nous le saurions si nous étions nord américains (ou à minima anglosaxon), Breakfast at Tiffany's est le titre original du film Diamant sur canapé adapté de la nouvelle de Truman Capote écrit en 1958. Le film lui est sorti en 1961.

N'ayant pas lu la nouvelle, ma première vision du film 50 ans après sa sortie, m'a principalement laissé sur l'image de cette magnifique Audrey Hepburn, pleine de malice dans un film drôle, et un peu tragique, de près de 2h. Un classique certes, mais en couleur, à New York et très bien rythmé ce classique.
Et puis en lisant  5ème avenue, 5 heures du matin, j'ai appris plein de choses en plus.

Comme par exemple:

Soudain, dans Diamants sur Canapé, et par ce qu'il s'agissait d'Audrey Hepburn, vivre seule, sortir, avoir l'air sublime et boire un petit coup de trop ne semblait plus si monstrueux. Il n'y avait plus de honte à être célibataire. Ça avait même l'air amusant.

OK... Effectivement, ça me parle.

Il faut dire que le film est, semble t'il, une "pâle" adaptation d'un livre sulfureux : adaptation trèèès largement critiquée par Capote. La prostitution supposée de Holly (Audrey Hepburn) est beaucoup plus affirmée dans le livre. Le film se contente de faire référence aux 50 dollars laissés pour le pour-boire de la dame pipi ("50 dollars for the powder room"), ce que ces braves hommes donnaient à leurs escortes, de quoi pour elles se garder une confortable somme. Mais dans cette Amérique de la fin des années 50 début 60, pour tous ces spectateurs habitués à voir la (petite et mince) belle et très respectée Audrey dans des rôles où les relations hommes/femmes ne sont suggérés que par des fondus au noir, d'un coup d'un seul sur grand écran et en couleurs, Audrey sort des phrases du genre
"I've been taking care of myself for a long time"
"It should take you exactly 4 seconds to get from here to that door. I give you 2"
"- I would marry you for your money in a minute. Would you marry me for my money?
- In a minute
- So I guess it's pretty lucky neither of us is rich then?"
"- Holly I love you
- So what
- So what? So plenty!"
"-People don't belong to people.
- People do belong to each other, that's the only way for hapiness. You're afraid to be in a cage, well guess what?, you're already in that cage!"

La demoiselle à l'art de tourner ses sentiments, la réalité et le monde en dérision.
Le tout avec une pointe de glamour.
"Will you please give me my bag darling? A girl can't read that sort of things without her lipstick."

OK... Effectivement, ça me parle.

Comme le dit le livre de Sam Wasson : dans les années 50, quand on était une femme, trop de sexe était répréhensible, et trop peu de sexe, honorable. Deux choix s'offraient à vous : être une salope ou être une sainte. 

Alors laissons nous croire que le monde a évoluer (il parait), et replongeons quelques instants dans ces années là.
Le livre évoque 
- la relation d'Hepburn avec Givenchy rencontré lors du tournage en France de Sabrina, la petite robe noire de la toute première scène (magique),
- la scène de fin, ses multiples versions pour évoquer les retournements de caractères, 
- les décalages entre le film et le livre, justement sur la profondeur des caractères, 
- l'opinion de Truman Capote sur le film,
- la relation d'Hepburn avec Mel Ferrer, son mari d'alors
- Marylin Monroe et Doris Day, les stars de l'époque, la sainte et la prostituée, et comment Capote avait Marylin en tête lorsqu'il écrivit le personnage et le caractère d'Holly
- Moon River, la musique du film, chantée par Audrey,
- l'affiche du film
Tout ça, et plus encore.

Le livre donne envie de revoir le film, avec un autre œil. C'était une autre époque. Une époque où le cinéma (ses studios) créait des stars en accord avec la société, une époque où ces stars étaient inaccessibles, une époque où les films étaient de vrais positionnement.
Dans l'inconscient aujourd'hui, Audrey Hepburn se confond avec Holly Golightly. En tous cas dans le mien.

Ce film est culte.

Me reste à lire le livre.
L'original...
Quand même !



xxx

 

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