dimanche 19 janvier 2014

"Roooo ces provinciaux !"

Le moment : samedi après midi, 2ème weekend de soldes, 16h.

Le lieu : quartier des Abesses, au nord de Pigalle, au Sud / Sud Ouest du sacré cœur, à l'Est du cimetière de Montmartre, sur un trottoir de la rue Lepic.

Les personnages : 
- un groupe de gens non défini (ensemble, pas ensemble, allant dans la même direction, ou pas, peu importe, ce qui compte c'est qu'il prend une bonne partie de l'espace trottoir, le groupe),
- une dame d'un age certain que l'on dira "derrière" le groupe (du genre propre sur elle avec embaumage de Guerlain et sac noir rigide accroché à son bras, la dame),
- un homme d'une quarantaine d'année que l'on dira "devant" le groupe et allant en direction de la dame (avec sa barbe de 3 jours, le cheveux en bataille et le pantalon un peu coloré du bobo parisien, l'homme)
- moi, derrière la dame, face à l'homme, les écouteurs faussement posés sur les oreilles (la musique est bien là mais suffisamment en fond sonore pour me laisser percevoir la vie parisienne, dans les oreilles).
Dans l'ordre nous avons donc l'homme (en direction de la dame et moi), le groupe (statique), la dame, et moi (toutes 2 en direction de l'homme).

La scène : L'homme marche sur le trottoir et se retrouve, à peu près simultanément avec la dame et moi, bloqué par le groupe dans son mouvement. Nous voici donc obligés de prendre une décision :
- dire "pardon" aux membres du groupe pour passer
- descendre du trottoir, contourner la voiture garée pour doubler avant de remonter sur le trottoir.

Le dialogue:
L'homme (visiblement très agacé par la présence du groupe et cette nécessaire décision à prendre) : Rooooo ces provinciaux !
La dame (visiblement choquée par la rudesse de la phrase - à l'attention de l'homme) : S'il vous plait Monsieur, je ne vous permets pas !
L'homme : ah mais non madame, je ne parlais pas de vous, évidemment, je ne me serai jamais permis !
La dame : ah oui, non d'accord, non par ce que... Quand même !

Me voilà, moi, doublant cette dame. Frayant mon passage au milieu du groupe (qui est passé complètement à côté de la scène et du dialogue improbable). Ne ratant pas une miette de cette conversation. Le regard vers l'homme et la dame jouant cette comédie burlesque dans un 18ème devenu plus bobo que populaire.

Je ne sais pas de quoi il vaut mieux rire :
- du fait que cet abruti rale par ce que les trottoirs de Paris sont encombrés,
- du fait que l'insulte suprême utilisée soit de traiter les gens de provinciaux,
- du fait que la mère proute proute accrochée à son Chanel s'en offusque,
- du fait que l'abruti enfonce le clou en explicitant que ce n'était pas à son encontre,
- du fait que la mère proute proute en soit rassurée...
Mais une chose est sure : mieux vaut en rire.

Quand je pense, en plus, que ça fait bien longtemps qu'on ne parle plus de "province", mais qu'on dit "en région"... Franchement ! 

Paris I love you, but sometimes you're bringing me down...

J'vous laisse avec LCD soundsystem... Et cette chanson qui pourrait faire partie de la BO de ma vie... dans son original ou pour Paris - New York  I love you (album sound of silver).


xxx



 

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