dimanche 20 octobre 2013

minuit trente, une heure et demi - un samedi soir dans Paris

J'aime Paris, et de cela nous ne faisons plus mystère.
Et s'il y a bien un moment particulier où j'aime Paris, c'est là, comme ça, en avant/fin de soirée, entre le dixième, le neuvième et le dix-septième arrondissement.

Prenez LA copine, celle qui ne rentrera pas trop tard, par ce qu'elle est devenue maman.
Un samedi soir qui commence assez "tôt" (du coup) 19h.
Un bar dans le 11ème, près de la rue St Maur, comme une vielle habitude qui dure depuis que les apparts successifs nous ont toujours plus ou moins ramenés par là, dans le quartier.
Secouez le tout de quelques Mojitos, de quoi nous amener sur la place de la république aux alentours de minuit 30, l'heure de se dire aurevoir, et de rentrer vers la place de Clichy.
Éclairez l'histoire d'une pleine lune et adoucissez de températures agréables pour un mois d'ocobre, l’écouteur doit dans l'oreille droite, l'écouteur gauche à gauche, un pied devant l'autre... Vous y êtes. Magik Paris, s'ouvre à vous pour une toute petite heure de ballade hors du temps.

On se croirait dans un film de Cédric Klapisch. Entre minuit trente et une heure et demi, certains bars ferment, d'autres battent à plein. Les groupes d'amis bavardent, se promènent. Les couples se forment. Certains s'engueulent. L'alcool aidant les liens se lient. La nuit aidant tous les parisiens sont gris. Tout le monde à entre 25 et 45 ans et se rassemble autour d'un seul objectif : passer du bon temps entre soit.

Là haut dans les immeubles les rideaux sont tirés. Le parisien dort ou est sorti. Parfois une lumière. Et de temps en temps des gens à la fenêtre, on s'aère d'une soirée dans un mini 2 ou 3 pièces loué une fortune, on fumotte des cigarettes ou autre. Et d’ailleurs sur les trottoirs aussi, les fumées n'ont pas toutes l'odeur de la cigarette.

La musique dans les oreilles et le pas décidé, en 50 minutes je traverse le dixième, remonte jusque la mairie, Château d'eau. Les coiffeurs Afros ont fermés, et la population s'est mixisée dans les quelques rares bars du quartier.
J'arrive vers le 9ème. Au sud de Pigale, entre boites de nuit, clubs privés, bars et restaurants, Paris s'anime entre les jolis immeubles de ce quartier que j'aime tout particulièrement (de toute façon et dans tous les cas). Les regards que j'aperçois  du haut de mon rythme effréné, les garçons dragouillent et cherchent où poser leurs yeux. Et puis, au détour de la rue de Douai, devant le square Berlioz et à quelques mètres de la place de Clichy, c'est la pluie de compliments : il paraitrait que j'ai de jolies cheveux, des yeux qui donnent envie de me comprendre en profondeur (hum... C'est à dire...?), que je suis très belle et que ma démarche est magnifique. Au détour d'une rue, sous la lune et les quelques étoiles qui survivent à Paris, un marocain italien (il a jugé nécessaire de le préciser alors je précise) au nom de Rayan reçoit mon habituel mensonge : "on m'attend, oui oui, mon copain il s'appelle Casper, porte très bien le drap blanc, à l'avantage de ne pas prendre de place dans le lit et l'inconvénient de manquer de répondant". Mon cher Rayan, tu vois, tu n'as pas eu mon numéro, je n'ai pas pris ton 06, mais te voilà immortalisé sur mon blog. Ironie de la vie, tu n'en sauras jamais rien.
A l'arrivée sur la place de Clichy je prends une bouffée de lumière et de gens. Par l'avenue de Clichy et l'avenue de St Ouen, c'est une bonne partie de la banlieue nord-ouest qui transite vers Paris. Pour certains la nuit ne fait que commencer, pour moi c'est le terminus.


Une petite diagonale entre la place de la République et la place de Clichy. Un concentré de Paris, celui que j'aime, celui qui vit. Entre minuit trente et une heure et demi, la nuit bascule et Paris s'en-magifie.

xxx

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