mercredi 23 octobre 2013

Billie - signé Anna Gavalda

Gavalda revient.
Pour préface elle écrit "Billie, ma Billie, cette princesse à l'enfance fracassée qui se fraye un chemin dans la vie avec un fusil de chasse dans une main et On ne badine pas avec l'amour dans l'autre est la plus jolie chose qui me soit arrivée depuis que j'écris."
Les livres d'Anna Gavalda étant des pépites étincelantes à mon sens de la lecture, autant dire que Billie est une bien bien jolie chose, ce n'est pas moi qui vais contredire Gavalda.

Le livre fait 220 pages, se lit vite, se lit bien. L'écriture est vive. Les phrases courtes. Les mots justes. L'histoire simple (mais pas simplette). Le style multiple (où quand l'écrivain jongle avec les méthodes de narration pour ajuster son propos dans le viseur).

Gavalda est revenue. Et si j'étais en pleine lecture des 1500 pages de 1Q84 d'Haruki Murakami, j'ai laissé de côté quelques jours la poésie japonaise pour m'ancrer dans la réalité de la France d'aujourd'hui. Les héros ont des sentiments calés au millimètre. Et comme à son habitude Anna Gavalda nous raconte les histoires de personnages qui deviennent acteurs de leur vie et prennent tout ce qu'ils ont (rien ou beaucoup) pour en faire quelque chose de grand. Anna Gavalda a ce don de rappeler que même les plus réelles des histoires sont de belles histoires avec ce qu'il faut de rebondissements, de sentiments. Suffit juste de savoir les raconter.

Quelques morceaux choisis:

La citation d'On ne badine pas avec l'amour, à quelques détails près : "[...]il y a dans ce monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de ces êtres si imparfaits et si affreux... On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux, mais on aime. Et, quand on est sur le bord de sa tombe on se retourne pour regarder en arrière et on se dit : J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui."

"Mais là, en cette belle journée de juin, et avec sa petite Billie à ses côtés qui croyait qu'un franc-maçon, c'était un Portugais honnête et qui lui pointait du doigt des tas de jolis détails à prendre en souvenir, ça l'a complètement chamboulé du ciboulot."

"Ils sont tombés amoureux chacun de leur côté, amoureux pour de vrai, amoureux avec de l'amour à l'intérieur. Ils y ont cru, ils se sont racontés, ils se sont motivés, ils ont déchanté, ils se sont pris des sots, des pelles et des râteaux, ils ont ri, ils ont pleuré, ils se sont consolés et ils ont fini par apprendre Paris. Ses codes, ses privilèges et ses servitudes. Ses grands fauves, ses territoires et ses points d'eau."

"Je ne tombe plus dans les pommes quand je découvre les prix des consommations sur la carte pour la bonne raison que je ne les regarde plus.
Je dors rarement plus de six heures par nuit et je n'ai plus les moyens de m'offrir le luxe de ma radinerie"

"Ils sont tous en train de nous casser les pieds avec leur mariage pour tous, leur manif pour tous, leur contre-manif pour tous, leur haine pour tous, leurs préjugés pour tous et leurs bons sentiments pour tous".

On pourrait croire qu'il s'agit juste d'une histoire d'amour entre Franck et Billie. 
On aurait raison mais on aurait bien tord.
Je persiste et signe, Gavalda raconte mieux que personne l'amour dans tous ses sens, dans sa plénitude et dans son manque.

xxx

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