samedi 23 février 2013

Comment j'ai rencontré ta mère

Je ne sais pas si vous connaissez la géniale série How I Met Your Mother. J'ai découvert en 2009, une copine qui, alors que je partais au Canada, m'a filé la saison une en me disant "tu vas aimer, c'est drôle". Et j'ai aimé. Non seulement par ce que c'est drôle, mais par ce que cette série, ces dernières années tout particulièrement, a traité de sujets qui m'ont touchés directement, de façon très juste. A croire que des histoires de d'jeunes en phases de devenir trentenaires sont universelles, qu'ils vivent à NY ou à Paris.

Dans un épisode, il est dit : "arrive un jour où vos meilleurs amis font des enfants, et ce jour là vous vous dîtes : ce mec là est un papa, cette nana là est une maman" (avec le lot de souvenirs incongrus qui fondent cette amitié et participent à la soudaineté de cette parentalité, malgré 9 mois à garder un œil sur tout ça).

Et voilà, ce qui devait arriver arriva. Il est comme mon frère. Elle est probablement ce que j'ai de plus proche de la BFF (Best Friend Forever). Et ils sont parents depuis le 7 février 2013.

Ce mec là, c'est
- celui qui m'a emmené voir le film "Le Village" au cinéma alors qu'il l'avait déjà vu ("tu vas voir c'est trop bien") et qui, au moment où je levais mes yeux au ciel puis les baissais vers lui devant la cucuïtude d'une scène, était en train de larmoyer derrière son mouchoir ("non mais c'est trop beau, les 2 mains là !")
- celui qui aime peut être autant que moi l’ironie de la vie, les pics, la répartie, les jeux de mots venus de nul part, et tout ce qui fait que nos copains disent parfois "z'êtes vraiment chiants quand vous êtes tous les 2 !"
- celui qui, dans mon premier appart parisien, et ceux d'après aussi, se posait à côté de moi sur une chaise dans mon couloir/cuisine, pendant que je faisais à manger, pour me faire répondre aux tests Cosmo ou me lire mon horoscope.
- celui qui venait manger des kebabs ou McDo avec moi pendant nos 2 ans à l'IUT à Bordeaux, et après aussi
- celui qui poursuit avec moi la quête du best burger ever en étant réciproquement convaincus que "rien n'égalera jamais ma recette"
- celui qui sait toujours tout, curieux de tout, mais à une mémoire de poisson rouge terrible
- celui qui a été mon premier vrai ami à Bordeaux, le premier d'une belle série.
- celui qui n'a JAMAIS su quoi me dire dans mes grands moments de loose (et non, une tape dans le dos, ça ne suffit pas), mais celui sur qui j'ai épongé mes yeux plus d'une fois et que j'appelle, toujours en preum's comme un réflexe : "nan ça va pas du toooooout!"... Surement par ce que très près de lui, il y a toujours eu des gens qui eux savaient quoi me dire (une colloc d'abord, et puis... Elle, ensuite !)

Cette nana là, c'est
- celle qui, quand elle va manger au kebab, commande juste des frites par ce qu'elle "ne mange pas de viande dans les endroits qu'elle ne connait pas" (et d'ailleurs ne va jamais au Kebab)
- celle qui garde sur son mollet la cicatrice de l'escalade un peu folle d'une grille à 3 mètres de haut un soir d'hiver : "et si on coupait par le parc Montsouris alors qu'il est fermé, c'est plus court !!"
- celle qui a des expressions avec l'accent du sud mêlé à celui de la mère juive, comme ça, venues de nul part ("c'est quoi ces keuneries!" "dans mon agèneda" "mais qué...!?") et nous  gratifie parfois d'un solaire "cia cia cia cia cia ciaaaooooooo!"
- celle qui avec son sens du pragmatisme, peut s'énerver, vraiment vraiment, quand les gens qu'elle aime ne se sortent pas de situations problématiques
- celle à qui j'ai fait de la peine en disant qu'"à l'époque (avant Paris) on n'était pas copines"
- celle qu'on drague toujours, même à 8 mois de grossesse alors que bordel JE suis juste à côté !
- celle qui bitche avec moi derrière un biba ou un cosmo sur les plages en matant les maitres nageurs
- celle a qui j'ai dit que je gardais ma main sur la sienne, que j'étais là pour elle, quand elle est elle-même ma béquille
- celle qui a TOUJOURS su quoi me dire dans les moments de moins bien.

Au jeu des monsieur madame, si je suis madame Princesse, il est monsieur Malin, elle est madame Beauté.
Monsieur Malin et madame Beauté ont fait un petit Arthur. Tuthur. MiniThur.



C'est comme ça Arthur, va falloir t'habituer, les surnoms pourris font partis de la vie. Tes parents ont pris l'habitude de m'appeler Poulette. Et ça va faire 10 ans que ça dure.

On va te laisser grandir tout doucement.
On va se laisser se découvrir mutuellement.

Tu bouscules mon univers, il faut se le dire. Tu changes les priorités des 2 personnes peut être les plus proches de mon quotidien. Et je ne te connais pas, mais sache que j'ai bien hâte de comprendre qui tu es, ton caractère, tes envies...


Ce n'est certainement pas comme ça que ton père à rencontrer ta mère, mais depuis ta naissance, je ne cesse d'avoir en tête une image. C'était en janvier 2004, nous étions à l'IUT, à PubJ (salle des ordinateurs et où la presse papier était disponible, c'était un autre temps où tout le monde n'avait pas de PC et où personne ne serait venu en cours avec son portable). Nous étions réunis, les 30 de la promo 2ème année. Aucun souvenir de pourquoi. Mais ta mère était juste devant ton père et ils ont échangés un regard qui m'a fait TOUT comprendre (et crois moi ce n'était pas RIEN). Un regard qui disait "nous partageons quelque chose, et ce quelque chose nous dépasse. N'en parlons pas, c'est entre nous".
Ce quelque chose c'est toi aujourd'hui. Tu imagines bien que je ne voyais pas l'histoire forcément jusque là. Mais depuis ce moment précis, j'ai pris à cœur d'être là pour ton père, puis pour tes 2 parents, et maintenant pour toi aussi.

Alors Arthur, si tu vois débarquer chez toi une tatie pour son ennième histoire de mec qui ne rime à rien ou de boulot trop stressant, un échange de blagues pourries avec ton père, une boite de cookies, la préparation d'un plan vacances entre meufs avec ta mère, rien et juste le plaisir d'être là (mais je change pas les couches!), y a des chances que ce soit moi.
Arthur à -5 mois
Et si un jour tu veux entendre comment ton père à rencontrer ta mère, avec tous les détails plus ou moins vrais dans des versions plus ou moins changeantes et romancées, demande moi. Elle est jolie l'histoire. Et elle est pleine de jolis personnages.

Pour le plaisir, laissse moi signer ce poste ainsi:

Arthur, pour tous les prochains chapitres que tu souhaiteras partager, 
Anywhere, any time, 
...
Tata Poulette.

xxx

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'adore! Je ris et j'en ai presque les larmes aux yeux d'émotions (en, fait, je dois les avoir mais pas pour avoir trop ri...). Tout ce que tu as écris est très beau et très touchant!!

En tout cas bienvenue à Arthur et félicitation à ses parents!
Et j'espère que tu arriveras à trouver ta place dans cette nouvelle famille!

Et tu sais quoi, je me sens moins seule à ne pas savoir dire agenda! Tout le monde s'est toujours foutu de moi parce que je disais agèneda! (Euh... Maud dit aussi auffre à la place de offre? ou là je suis vraiment seule? :-)!

Et tu sais, tout comme Franck, je ne sais jamais quoi dire quand quelqu'un ne va pas bien! Et je peux te dire que ce n'est pas facile pour nous "ceux qui ne savent pas accompagner quand les autres ne sont pas bien", on se sent un peu inutile ou ridicule!

un dernier truc qui n'a rien à voir avec ton article: Putain, c'est chiant de devoir rentrer un code pour valider mon commentaire! Je dois être trop blonde, j'arrive jamais à les lire et j'ai beau les actualiser, je passe des heures pour y arriver!! :-)... Blonde attitude!