dimanche 18 novembre 2012

Je suis pour.


Au début de la vie humaine, il y avait Eve et Adam, ou Lucie et Lucien, tout dépend de vos croyances. En tous les cas, un gamète mâle rencontrait un gamète femelle et puis hop ça fait être vivant eucaryote (Wikipedia, quand tu nous tiens!).

Jusque là, ... Tout va bien.
Et puis au cours du 20ème siècle, il s'est passé un truc de fou. Le droit à l'avortement (merci Simone), le droit à la contraception, la procréation médicalement assistée, les FIV, le droit des femmes de s'approprier leur corps... D'un coup (une révolution sexuelle de plus de 10 ans et pour laquelle la bataille n'est jamais vraiment gagnée) on passait d'un stade où, comme disait mon arrière grand-mère "le pantalon au pied du lit et hop, c'était bon!" à un stade où l'on générait "les enfants de l'amour" et régulait les naissances.
Dans un contexte où la Terre a du mal à nourrir ses 7 milliards d'habitants, l'être humain, une fois n'est pas coutume, a voulu s'adapter un peu dans notre monde occidental.

Bref, il y a d'un côté la génétique, et de l'autre, la volonté de fonder une famille avec l'être aimé et de faire évoluer l'amour au travers de celui que l'on donne à un enfant. Un enfant naitra toujours de l'union de 2 gamètes complémentaires (mâle + femelle = un père et une mère pour géniteurs). Quant à son éducation... ?

Je vis à Paris, dans une ville ou près d'un couple sur 2 divorce, laissant les mères ou pères célibataires se passer le relai de leurs enfants, reconstruire leur vie avec les  beaux-parents et potentiels demi-fraterie qui vont avec.
Parents actifs que sont beaucoup de parents aujourd'hui, que dire de tous ceux qui laissent le soin à la nounou de donner bain et diner (et un peu d'éducation quand même au passage) aux enfants pour qu'ils soient près à aller au lit quand ils rentrent du boulot ?
Combien d'enfants ont perdu dans leur vie un de leur parent, quelque soit la raison pour laquelle il est partit ?
Malgré les 36 ans de mariage de mes parents, j'ai le souvenir d'un papa qui partait le lundi matin et revenait le vendredi soir pendant les premières heures de mon adolescence, laissant ma maman comme seule responsable de notre éducation 4 jours par semaine.
Rentrons dans le vif du sujet, et parlons de ses couples réunissant 2 personnes du même sexe, l'une des 2 étant reconnu comme parent du ou des enfant(s) (union précédente, adoption en tant que parent seul, ou tous les autres moyens possibles en France et surtout à l'étranger).

Combien de modèles familiaux existent aujourd'hui ?

Qui peut dire sans ciller qu'un enfant à besoin d'un père et d'une mère pour s'épanouir quand finalement tant d'enfants s'épanouissent avec un peu de ça mais surtout beaucoup d'autre chose ? De l'amour, et des repères. Par ce que oui je suis convaincue qu'un enfant à besoin de repères de sexes différents, d'ages différents et même de cultures différentes, mais qui a dit que les parents à eux seuls devaient condenser tout ça ? Qui a dit qu'une famille ça ne pouvait pas être plus large que juste les parents et leur enfant ? Et heureusement pour les grands parents, tontons et tatas un peu barrés, vielles tantes trop strictes, bisous qui piquent, marraine ou tata de cœur chez qui l'on va se réfugier quand "personne me comprend de toute façon !"...

Ce qui est grave en revanche, c'est ces enfants stigmatisés car ils sont différents, car ils ne rentrent pas dans les cases. Ces enfants bien réels qui ne répondent pas à ce que voudrait la société car ils n'ont pas une mère et un père. Si je suis convaincue que certains changements doivent venir du bas, du peuple, d'autres qui nécessitent un cadre structurant doivent venir d'en haut, de l'Etat. Changer une société doit parfois commencer par changer son cadre. Et ainsi peut être voir des mentalités évoluer... pour reconnaitre le droit aux fameux beaux-parents (union hétéro ou homo) qui font partis de la vie des enfants... pour qu'un enfant élevés par 2 personnes du même sexe ne soit pas regardé comme différent... tout comme un enfant élevé par un parent célibataire.

Le droit à l'adoption fait débat en France en ce moment (par ce que concrètement, non, je pense pas que ce soit le mariage qui fasse débat). Ce qui fait débat, c'est finalement de donner un cadre légal sur une situation qui existe aujourd'hui. Mais dans un pays qui se veut laïque quand il s'agit de discuter des femmes voilées, les principes religios/chrétiens dépassés ont la peau dur quand il s'agit des enfants.

Je vais finir en m'énervant un petit peu. Par ce qu'il faut bien dire que tout ce que j'entends sur les dérapages que pourraient entrainer le droit au mariage pour tous comme les mariages consanguins, la pédophilie, l'inceste ou la polygamie me révoltent. J'ai du mal à comprendre le raccourcis sur ce qui fait que 2 personnes qui s'aiment et souhaitent s'unir librement puisse nous mener à ce genre de propos, même si ces deux personnes sont du même sexe.
De même, l'idée de donner le droit à l'adoption aux couples homosexuels ne va en rien rendre les démarches d'adoption plus simples pour ces couples que pour les couples hétérosexuels. Croyez bien, quelque soit le sexe des 2 personnes qui cherchent à adopter, lorsque l'on souhaite rentrer dans ces démarches, se soustraire aux jugement des assistants sociaux, accepter les espoirs et les déceptions terribles que tout cela comporte, c'est qu'en tant que couple on est près, unis, soudé, et que l'on veut donner un gros paquet d'amour (avec tout ce qui va avec) à un enfant qui n'a finalement besoin que de ça. Bref, hétéros ou homos, qu'on se dit qu'on est près à se poser, à donner un cadre à un enfant, à lui donner des valeurs, et à tout faire pour son bien être. Qu'on en est là dans sa vie.
Que certains pensent que les couples homos veulent juste adopter un enfant pour le fun me donne, pardonnez moi, la gerbe.
Marseille, le 23 octobre 2012,  AFP/ Gérard Julien
Ce message fait suite aux manifestations d'aujourd'hui contre le projet de loi du mariage pour tous.

xxx

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