Lettre à Anna.

Anna,

De vos livres, je pense avoir tout lu : je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part pour son titre qui déjà me touchait au cœur. Je l'aimais qui m'a fait pleurer a chaque lecture et relecture pour des raisons différentes. Ensemble c'est tout qui m'a rappelé ce que c'était que l'amour sous toutes ses plus jolies formes. La consolante qui a titillé mon sens de l'écriture, un sens de l'écrivain. L'échappée belle pour cette jolie petite pause et ces mots toujours justes.
Toujours... La justesse des tournures de phrases qui donnent un sens au texte, au delà des mots.
Cette recherche des mots justes poussée pour la traduction du roman de John Williams : Stoner.

Mais vous me manquez. Par ce que Stoner, ce n'était pas vous complètement. Pas vos personnages si réels, si présents. L'histoire était belle et celle d'un homme qui traverse la vie avec ses démons, certes. Oui, d'une certaine façon, c'était un peu comme chez vous. Mais à peine.
Vous éditez l’échappée belle à nouveau, en Poche, non sans quelques ajouts. L'histoire ne vous semblait pas complètement achevée. Forcément je vais aller y faire un tour, forcément. Mais de l'inédit pour compléter tout ça, savoir où vous êtes allée cette fois-ci.

D'une certaine façon j’idolâtre : j’idolâtre votre sens des mots. Quand je serai grande, j'aimerais avoir votre belle inspiration, celle qui vous empêche comme certains de sortir un roman par an, tant que l'histoire n'est pas écrite, formée, inspirée, justement. Forcément cette inspiration je comprends, elle met parfois des choses entre parenthèses, des relectures, des abandons. J'imagine.

Voilà Anna. Je vous attends. Car à chaque livre que vous écrivez je me dis que j'aimerais l'avoir écrit moi même. Je me dis que vous avez un don. Et c'est un grand plaisir que je me garde précieusement, en espérant le revivre très prochainement.

xxx