mercredi 23 décembre 2009

Machu Picchu

Voilà, les photos sont à dispo sur Flickr. C'était il y a un mois et demi... Comme le temps passe.
Je suis arrivée à Cusco le 1er Novembre après 28h entre les avions et les aéroports en zone de transit. L'aéroport de Lima ne fermant jamais, je n'ai pas dormi, ayant passé de minuit à 9h30 à entendre les annonces d'embarquement. Trop chouette ! Et finalement je partais vers Cusco. Mes premiers pas péruviens furent quelques peu dépaysant : moi venue de la grande ville de Toronto, je me retrouvais dans un aéroport où l'eau courante était ce jour là en panne et où la course en taxi coûtait moins de 5 dollars pour rejoindre le centre ville à plus de 20 minutes de là (et encore, en bonne gringa au look touriste, j'ai payé le double du tarif normal).
Une fois au pied de l'hôtel, il me fallait monter les quelques marches qui me séparait de mon lit tant attendu. Cusco c'est 3200 mètres d'altitudes. On entend parler de l'essoufflement et ce genre de choses... Et ça n'a pas manqué : 5 marches plus tard, je perdais mon souffle et mon sac à dos pourtant pas bien lourd me pesait douloureusement.

Mon espagnol connu pour ses limitations m'a rapidement prouvé qu'il était bien parti au fin fond de mon cerveau : Hola, I have booked une casa, euh... J'veux dire, tengo una reservation para une bedroomo... Bref, un franglish espagnolisant sur les bords. Facile, moi je gère les voyages !

Maude et Franck n'ont pas tardé à me rejoindre. Eux, forcément, après 2 mois de bus, sac à dos et hostels en Amérique du Sud, c'est tout de suite plus facile. Et mon dépaysement leur semblait presque trop énorme vu que, pour eux, Cusco était probablement l'une des villes les plus accessible aux touristes (en tous cas, la plus pleine de touriste je veux bien le croire).

Nous avions 5 jours pour nous accoutumer à l'altitude (moi surtout), jouer au Yams et à un jeu de cartes dont j'ai oublié le nom (et oui, j'avoue, j'ai joué), manger au Bembos (le McDo local), prendre les collectivos (des mini bus de 8 places où l'on rentre facile à 25 avec les locaux) et se balader dans les ruines présentes autour de Cusco. Il faut savoir que si le Machu Picchu est renommé pour être la cité perdu, Cusco était LA capitale Inca. Alors des ruines/tas de caillou, il y en a quelques vestiges autour de la ville.

Cusco étant le point de départ vers le Machu Pichhu, parmi les lieux les plus connus au Pérou voir même en Amérique du Sud, les touristes ne sont pas en reste. Et avec nos bonnes têtes de gringos (surtout franck et moi), forcément ça ne manquait pas : Massages, Photos, Achète, Achète, Achète... d'accord, chut! Un peu gonflant à la longue il faut le dire.

Bref nous voila donc, au matin du 6 novembre près à partir pour 4 jours de trek. 3 cols au programme, dont le plus haut à 4200 mètres le second jour. Notre guide, Romulo/Romoulo/Gros Mulot pour nous, semblait peiner parfois dans les montés. Mais nous on gérait graaaaave ! Bon en fait Maude était malade, la ramenant à un rythme plus proche du mien et Franck était toujours 25 minutes en avance sur nous. Mais bref, ça a été. Je m'en suis sortie. Même le second jour quand je mettais 5 minutes pour faire 5 pas et reprenais 10 fois mon souffle à chaque mouvement. Mais les 4200 mètres se sont passés, no worries, all under control!

3ème jour le début est raide et la suite somptueuse. Nous surplombons la vallée pour un peu plus d'une heure, nous qui appréhendions la pluie n'en avons pas eu une goutte ( à part 2/3 le premier jour) et avons profité ce jour là d'un joli soleil, tout ça avant d'entamer une descente sur plus d'une heure. 35 millions de marches environs...
Fatiguant... très fatiguant...

Le chemin de l'Inca c'est beaucoup beaucoup beaucoup de marches. QUE des marches quasiment à partir du second jour. Et pfiouf ! Ca casse...
C'est aussi beaucoup beaucoup de gens : des plus ou moins entraînés ("non je peux plus, je vais jamais y arriver" dit une nénette en jupe 5 minutes après le départ du second jour et ses 1000 mètres de dénivelés sur des marches toutes raides), des guides plus ou moins intéressants, des touristes plus ou moins bruyants, et des porteurs pour porter (donc) tentes et matériel de cuisine. Tout ce petit monde qui se retrouvait dans des grands campings en faisant "ouaaaaais" très fort ! Ouaaaaaaais, mais il est ou le calme et le ressourcement des montagnes ?

Vous l'aurez compris, les vacances c'est chouette, les touristes moins.

Toujours est il que le quatrième jour, après 3 journées de marche quand même un peu fatigante et un petit coup de moins bien le troisième soir, nous étions près à 5h00 du mat a attendre devant les grilles. Un peu comme à Disney finalement, j'aurais presque trouvé normal de voir Mickey nous accueillir une fois les portes du chemin de l'Inca ouvertes. Mais non, c'est bien un sentier et encore quelques marches qui nous séparaient de la porte du Soleil, la dernière ligne droite avant le Machu Picchu. Et c'est là que s'étend devant nous les vestiges d'une ville Inca vraiment impressionnante de par sa taille et sa localisation : là, perchée au dessus d'une vallée de fou !
Comme on était pas encore complètement mort on s'est dit "allons faire un tour vers le Wayna Picchu", ce pic juste en face où la montée semble bien raide ! banco !
La vue en valait vraiment la peine, même si j'avoue avoir calé à 20 mètres du sommet. Non, je pouvais plus !

Le reste de la visite s'est faite tout doucement avec des jambes qui disaient "je peux pluuuuuuus"! (Pour anecdote les bras de Maude eux se portaient très bien puisque d'un geste bienveillant elle a voulu me pousser "tout doucement" les fesses en m'aidant à monter sur un gros rocher, m'envoyant alors valser dans les graviers et rouler 3 mètres plus loin, sans exagérer :).
C'était le moment de repartir, reprendre le train vers Cusco. Nous étions le 9 novembre et mon avion (mes avions) pour repartir vers Toronto décollait le lendemain.

Bilan : une grosse claque de dépaysement qui fait du bien et relativiser le monde dans lequel on vit (bah oui, un boulot dans les media, une vie entre la France et le Canada, des prises de tête d'une boîte américaine... Et le reste alors ?), des amis qui vont très bien et restent fidèles à eux mêmes, des paysages de fous, trop de touristes, du soleil, pas trop de pluie, trop de voyages en avion, ... Et une envie de me poser, d'arrêter de bouger, de rentrer. Le voyage qu'il fallait au moment qu'il fallait : à la veille de mon retour en France, je suis prête à revenir.

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