mercredi 30 juillet 2014

L.A.: Lucky Star


Les derniers jours approchent à grand pas. C’est que le temps passe vite quand la vie est douce.
Venice décore ses murs

Petit à petit, j'ai pris mes habitudes.

J’ai compris que, l’après midi, le soleil tape trop fort, trop haut, et qu'il est parfois temps de se mettre à l’abri.
J’ai compris que le vent souffle en continue, mais particulièrement l’après midi, rendant la plage limite insupportable si ce n’est pour sauter dans les vagues, faire du surf ou se balader au bord de l’eau (mon(es) maillot(s) ayant tendance à rester en rade dans les vagues et n’ayant pas touchée une planche de surf après avoir passé un an en Australie, je pense que vous savez vers quelle option je penche). Impossible en tous cas de bouquiner ou de siester tranquillement.
J’ai compris que ça ne servait à rien de se battre avec le décalage horaire : je suis nulle pour gérer ce genre de choses, je le sais, le soleil se lève tôt et je ne vais de toute façon pas sortir toute seule dans les rues de LA à la nuit tombée, alors autant me lever tôt moi-même et attaquer la journée dès 8h (le weekend dernier ne compte pas).
Venice board walk
J’ai retrouvé mon niveau d’anglais qui me va bien, celui qui me permet de suivre les conversations dans les cafés alors que je fais autre chose, me permet de répondre avec l’ironie et le sourire qui va bien aux tentatives de dragouilles, me permet de papoter de la politique française, de l’histoire des Etat-Unis ou de là où je vis à Paris avec Mélodie (va cliquer si tu ne vois pas de qui je parle, c’est une histoire en plusieurs épisodes ce séjour à LA alors il faut suivre mon ami) ou Jack, qui vit à Venice depuis plus longtemps que je ne suis sur cette terre (m’a-t-il dit), me permet de "gérer" une conversation après quelques verres dans un bar/club où clairement vu le niveau sonore on n'est pas là pour parler (mais pour danser, évidemment).
J’ai compris les axes majeurs de Venice et Santa Monica parcourus en longs (plus qu’en larges) depuis quelques jours maintenant.

Alors j’ai commencé ma petite routine…

Plage le matin, quand
... le vent n’est qu’un joyeux compagnon, 
... les maîtres nageurs /sauveteurs ouvrent leur cabane (aucune idée du nom scientifique) (Point info sur "Les hommes en rouges" : les nanas sont en short de plage elles aussi. Haut de maillot, mais short de plage. Le mythe du maillot trop petit à la Pamela Anderson ou Yasmine Bleeth est révolu ; Oui je sais… c’est dur)
Le foot de fin de journée - plage de Venice
... seuls quelques jeunes gens déploient leurs serviettes
... les écoles de surfs envoient leurs hordes de gamins sur planche dans les rouleaux, 
... les vrais surfeurs cherchent la bonne vague, 
... les joggeurs font des allers retours (sable mouillé pour les petits joueurs, sable sec pour les vrais de vrais). 
Un petit tour dans les vagues, jamais trop loin et toujours un check pour savoir où est mon haut de maillot après le passage d’une vague. Impossible de nager dans l’océan de Los Angeles. Et les hommes en rouges sont de toute façon présents pour siffler les plus farouches qui iraient se baigner là où ils n’ont plus pieds. Non, tu restes là où les vagues se cassent et forment des rouleaux. Oui tu as pieds mais c’est là que tu vas bouffer de l’eau, c'est comme ça.

Venice Beach
Après un bain revigorant pour démarrer la journée + un bain de soleil quand le soleil n’est pas encore trop taré (il l’est, de toute façon, faut pas se leurrer), arrive 11H / Midi, l’heure d’aller manger. Alors je longe la plage, remonte Venice vers Santa Monica ou descend jusqu’au sud de Venice. Je trouve les endroits sympas que les hasards des rencontres / La gringa Playmobil / Le lonely Planet me conseillent. Et je mange Bio / végétarien / local / sans gluten (et parfois tout ça à la fois), par ce que c’est LA... et c’est Venice…

Je remonte doucement par la plage, toujours, trempant mes pieds dans une eau fraiche où le long de la board walk et ainsi me laissant la possibilité si je veux de bouquiner sur la plage, faire un plouf, faire un stop ou continuer de marcher.
Je rentre à casa, je lis, j’écris, je prends mon ordi et vais me poser dans un café, le temps que le soleil devienne plus clément. Et puis vers 17h30 voir même 18h30,quand les dernières heures de la journée approchent, je repars vers la plage… Vers le coucher de soleil entre 19h30 et 20h30.
La fin de la journée se fait devant un bouquin ou mon ordi et un épisode de mad men (savamment transféré avant de partir). 
Fin de journée - Santa Monica / Venice Beach

Et puis les yeux se ferment tout seuls vers 22h, jusqu’à 6h ou 7h le lendemain, quand le soleil est déjà bien présent, me laissant le loisir de somnoler encore pendant 1 à 2h.

Nothing very exciting I’d say. Mais diantre que c’est agréable. J’aime cette sensation de vivre un rythme complètement décalé de mes habitudes mais pas si mal en phase avec Venice, par ce que j’ai bien mis 2 ou 3 jours à le trouver, à ralentir, à décélérer le pas, à répondre aux sourires qui ne sont non, pas méchants ou malveillants, mais au contraire, souvent du positif à prendre en plus.

Santa Monica - à la tombée du jour
J’aime savoir mes cheveux complètements en-salés et ensablés, vivre en maillot de bain, écouter ma peau qui dit « chaud chaud, met ton tee-shirt », papoter avec les gens à côté de moi au café qu’ils aient 30, 40 50 ans ou même plus, passer devant les chanteurs de Venice, les multiples, regarder quelques boutiques et ajouter sur ma check list ce que je veux rapporter en souvenirs, prendre le temps de flâner dans la librairie de third street promenade à Santa Monica et repérer quelques livres cultes écrits par des gens d’ici - des US en tous cas - (J. Safran Foer, Bill Bryson (ceux qui sont allés en Australie et ont lu « down under » comprendront comme il est bon de lire ce qu’a à dire Bill Bryson sur un pays, y compris quand c’est celui qui l’a vu naitre), Capote, Helen Fielding (oui je sais, pas d’ici du tout mais c’est les vacances et elle a sorti un tome 3 aux aventures de Bridget Jones – lecture de plage s’il en est !!)), écouter en boucle des musiques que je connais bien ou à (re)découvrir.

Coucou!
J'aime l'idée que cette routine n'en n'est pas vraiment une car chaque jour apporte son lot de nouvelles rencontres / histoires. Comme ces dauphins qui sont venus faire coucou ce matin, à quelques 30 mètres de moi, au moment même où je me décidais à aller faire un plouf. Ou cette certitude que j'ai gagné ce midi sur le fait qu'on ne sait pas faire de sushis en France, en mangeant probablement les meilleurs sushis... ever!.
J'aime l'idée que chaque matin le temps soit différemment "voilé", mais toujours ensoleillé.

Et surtout surtout, j'apprécie ma chance. 
Je ne vais pas faire de laïus de 10 lignes sur comment ces vacances je les mérite, à quel point j'ai bossé (comme une bonne grosse co**asse) pour les avoir.
Un dimanche comme un autre à Melrose Place
(en fait c'était à Santa Monica, mais oui,
les apparts ressemblent pour de vrai à ça ici.)
Par ce que la vérité, c'est que j'ai la chance d'avoir un boulot qui me permet ce genre de choses. La chance d'avoir un caractère un peu relou qui n'aime dépendre de personne mais qui me fait chercher ce genre de moment à moi avec moi-même où je peux prendre conscience de ce qui se passe. La chance aussi de vivre à une époque où je peux voyager, malgré l'acharnement de certains à vouloir se replier sur eux mêmes et fermer leurs frontières / terroriser des populations entières en démontrant par A + B  leur pouvoir de nuire (les deux ayant l'avantage d'être complémentaires). A plus de 25 ans, ma grand-mère n'avait vu la mer que 2 fois (elle était juste à 50 kilomètres). Autre époque, autre temps, autre génération, peut-être, mais on oublie souvent comme tout est "facile" aujourd'hui.

Alors l'idée de ce déballage là, ici (cela dit ça reste chez moi, on est bien d'accord) (et dans les photos) ce n'est pas tant de me la raconter comme une Californian Princess, mais bien de garder traces de ces moments précieux où j'ai la chance de faire ce que je veux faire, quand je veux le faire, d'être heureuse, tout simplement. Profiter de ce bonheur là. Se souvenir que j'en ai la possibilité.

La chance de réaliser sa chance.  
Ça sonne pompeux. (et ça sonne pas tout court d'ailleurs, il faut être honnête)
Mais ce n'est pas rien que de saluer sa bonne étoile.

xxx

PS: Mon appareil photo est donc cassé (oui, il faut suivre, je l'ai dit), du coup les photos ci-dessus sont prises avec mon téléphone intelligent. Outre le fait que je puisse blâmer une qualité pas terrible sur le matériel, je peux ajouter des effets pour finir de cacher mon non-talent de photographe. Ça fonctionne?

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