dimanche 2 septembre 2012

Pensées du jour

Ce matin, comme un dimanche matin normal, comme un dimanche matin à Paris, chez moi, je lis le ELLE. Le ELLE spéciale mode, comme à l'habitude du premier ELLE de septembre. Après les mini formats des vacances, la bible ELLE revient avec 400 pages, l'air de rien, comme pour dire qu'on est repartit comme en 40.
400 pages dont la moitié de pub. Mais toujours près de 200 pages mêlant "le sérieux dans la frivolité, l'ironie dans le grave" (Hélène Gordon-Lazaref, fondatrice du ELLE).

Dans ce spécial mode, plusieurs articles s’entremêlent donc. Et notamment celui sur la chaîne Mariya TV en Egypte, chaîne féminine 100% niqab où n'apparaissent que des animatrices entièrement voilées. Des témoignages se croisent racontant ses femmes qui peuvent enfin prendre la parole publiquement laissant apparaître leurs talons de 12 cm sous le tissu de leur imposante tenue, et ses femmes qui sentent monter dans la rue des regards désapprobateurs de voir leurs cheveux lâchés. L'arrivée des frères musulmans au pouvoir laisse certains sur le qui-vive. Rester vigilant à l'évolution de la politique intérieure du pays. Ne pas bafouer le droit des femmes qui vivaient jusqu'à présents, voilées ou non, dans un choix qui était le leur.

Quelque pages plus tard, c'est l'interview de Pierre Cardin qui raconte comment, en France, il a inventé le Prêt à Porter, alors que tout le monde le décriait et le prenait pour un affront à la couture. Mais lui se demandait, déjà dans les années 40, "les femmes qu'allaient elles devenir demain ? Elles travailleraient. Comme les hommes." De ce pressentiment est née l'évidence de vêtements plus confortables, offrir aux femmes le droit de porter des jolis modèles, de renoms, s'habiller facilement à la mode. Et c'est en 1961 qu'il a lancé sa première collection.

La mode n'est sûrement pas la chose la plus importante au monde, probablement pas une prise de position essentielle. Mais malgré tout s'en est une. Dans certains pays certaines femmes risquent leur vie pour un bout de tissu. Pas besoin d'aller très loin pour savoir qu'une tenue peut provoquer des regards plus ou moins agréables. Pas besoin d'être une femme pour comprendre que la bonne tenue sait s'adapter à la situation, température, localisation. Pas besoin d'avoir fait bac + 12 pour comprendre qu'on est toujours influencé, plus ou moins directement, par des diktats modeux.

Finalement la mode c'est savoir conjuguer le joli, le confortable, l'adapté, le personnel, le truc à soit. Une prise de position dans son monde. Dans un monde plus ou moins imposé. Et si possible... Le moins possible.

xxx

Aucun commentaire: