lundi 28 novembre 2011

J'échafaude

Pour ceux qui connaissent mon mini appartement parisien, j'ai la chance d'avoir 32m² séparés entre un salon/cuisine et une chambre/sdb. En plus de 2 ou 3 particularités (l'impression de fermer sur soit une porte de placard quand on entre dans la salle de bain et la non porte entre ma chambre et mon salon), THE truc de cet appart, c'est l'aspect extérieur de l'immeuble. Il faut bien justifier qu'un 2 pièces de 32m² dans le 17ème, lumineux et refait à neuf soit dans mes prix. Alors la façade n'a probablement pas été ravalé depuis 20 ans. Les infiltrations sont légions. Et la rampe de l'escalier à tendance à se désolidariser des ses copines les marches.
Pour fêter nos 2 ans de vie commune, fêter la plus longue durée que j'ai jamais fait dans un endroit (hors maison familiale), c'est le grand chambardement.

Tout a commencé pour la première et seule vraie grasse mat' de mes vacances cet été. C'était le premier lundi de septembre. Il était 7h30 quand les premiers bruits de chocs métalliques me sont parvenus aux oreilles. A 8h30 je n'en pouvais plus et ma tête allait exploser. A 10h, j'avais des gens devant la fenêtre de mon salon : un échafaudage se montait dans la cour de mon immeuble. Happy grasse mat'.
Je suis partie à New York, revenue, repris le travail, passé le mois de septembre, passé le mois d'octobre... Et toujours rien. Rien d'autre qu'un échafaudage devant mes fenêtres. Moins de lumière. Et puis c'est tout.
Début Novembre ils ont finalement commencés. D'abord ils ont enlevés tout l'enduis. Les premières pluies et fraîcheurs ont démarrés quand ils ont attaqués mon deuxième étage. La maigre isolation qui existait était partie, on était sur la brique. Chaque dimanche, une fois par semaine, je me permets d'ouvrir les volets pour voir où ils en sont. Mais sinon je vis volets fermés. Y compris le samedi. Car j'ai compris que ça travaillait aussi le samedi.

Et justement, samedi matin... La semaine s'est terminée difficilement et j'avais lourdement besoin d'une longue nuit de sommeil. A 8h30 j'ai été sortie de ma rèverie. Bruit métallique encore une fois. La fatigue m'a emporté pour une heure de somnolence dans des rêves bruyants et brouillés. Jusqu'à ce qu'une perceuse attache un nouvel échafaudage à mon immeuble, côté rue cette fois-ci.
A 10h30, je prenais ma douche avec un mec derrière la fenêtre de ma salle de bain. Une ombre de mec grâce au verre dépoli. Mais un mec quand même. Et depuis aujourd'hui les volets de ma chambre et de ma salle de bain sont eux aussi condamnés 6 jours par semaine. Car la bonne nouvelle c'est que cette fois-ci ils n'ont pas attendus 8 semaines pour commencer.

Mon immeuble se fait beau. En attendant c'est relou. En attendant mes plantes ne voient plus la lumière et je ne sais pas où mettre mes jardinières extérieures. En attendant il commence à faire froid et on est en train de péter le peu d'isolation que j'ai devant et derrière.
Mon immeuble se met tout nu. Et pour nos deux ans, j'en demandais pas tant. Mais ça me touche tous ses efforts. Avec un peu de chance, il sera tout beau pour Noël ! D'ici là il m'offre la possibilité de rencontrer ces jeunes mecs baraqués qui passent devant mes fenêtres.
Je lui pardonnerais presque.

xxx

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